Je ne suis pas une experte en auteur d'album jeunesse, mais il y en a quelques uns qui ont mes faveurs et dont j'aime systématiquement tous les albums.
C'est le cas d' Ilya Green ,que j'ai découvert sur le tard l'année dernière, grâce à ses illustrations dans un livre CD de berceuses jazz mais aussi et je vous en ai déjà parlé plusieurs fois sur le blog, de Bulle et Bob.
Aussi depuis, à chaque fois que je sais qu'un nouvel album dessiné par ses soins est sur le point de paraitre, je trépigne.Et ça a donc été le cas en Novembre quand j'ai su que Tout autour allait sortir en librairie.
Et je n'ai pas été déçue. Le découvrir a été un enchantement pour mes yeux et pour mon coeur et ce dès la couverture qui est juste magnifique.
Ilya Green nous offre ici un album autobiographique, ou elle se livre intimement puisqu'elle y évoque la disparition d'un être cher et c'est ce chemin de deuil, celui d'une enfant qui perd sa maman que l'on y retrouve.
Le bonheur de l'enfance ou on est tout et ou on a l'impression que rien ne pourra jamais nous arriver dans les bras de notre mère. Le chagrin de la perte inattendu de cette figure maternelle dont on a encore besoin et qu'on a tant aimé, la solitude et la tristesse, puis la renaissance, la douceur et un nouvel envol, il y a tout ça de réuni en une cinquantaine de pages.
C'est un livre qui plonge son lecteur tour à tour dans l'insouciance de l'enfance, dans la souffrance de se retrouver seul et abandonné, on touche le fond avec l'enfant, on erre avec lui et on remonte aussi sec à la surface grâce à une belle rencontre.
Un album sur le deuil mais qui ne plonge pas le petit lecteur dans la tristesse, la grande que je suis non plus, même si j'avoue m'être mis à la place de l'enfant car même à 41 ans, je ne sais pas ce que je deviendrai sans ma maman.
Les mots sont simples, efficaces, poignant, doux, lumineux et les illustrations, que dire des illustrations ?
On retrouve l'univers singulier d'Ilya Green, les couleurs douces qui se font plus sombres quand la mère disparait, les traits arrondis qui se font plus acerbes aussi quand on parle de maladie, l'auteur utilise même des fonds noirs, identiques à la couleur de ses sentiments lors de la perte de l'être cher.
Mais ça ne dure pas, on retrouve les joues rouges, les longs cheveux, les feuilles colorés, les arbres, les plumes, les animaux, les champs et toute la liberté qu'ils représentent. Des images comme dans mon enfance, une enfance libre, heureuse.
Sa rencontre avec l'enfant sourd qui n'a pas manqué de me rappeler Jajaja m'a beaucoup ému et j'ai aimé être submergé par cette vague d'espoir après des jours plus noirs.
Un album poétique, sensible, doux et dur à la fois, nostalgique mais aussi tourné vers le futur, un livre ou se mêle errance et renaissance, désespoir et foi inébranlable dans l'avenir.
Evidemment vous l'aurez compris, j'ai adoré cet album qui traite d'un sujet pourtant difficile mais sans jamais tombé dans le pathos, au contraire, on finit toujours par replonger dans la lumière.
J'en parle surement encore sous le coup de l'émotion et de façon un peu brouillonne mais c'est un album a lire et à dévorer des yeux de toute urgence en ce début d'année.
"J'étais petite, j'étais le centre du monde, et ma mère était là"
Tout autour, Didier Jeunesse, des 5 ans, 20 euros
Ouvrage reçu en service de presse
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