Samedi matin, alors qu'une fois de plus le Mistouflon m'avait fait jouer aux lit musicaux ( cette petite personne vient régulièrement prendre ma place dans le lit conjugal et face à ses peurs on a pas encore trouver de solutions ) j'ai entendu depuis son lit, du bruit, des sons, une voix, presque des mots.
J'ai d'abord cru que c'était lui qui était aller rejoindre son frère dans son lit mais comme ça n'était jamais arrivé Je suis restée dubitative.
J'ai alors tendu l'oreille et j'ai perçu des " ta ta ta " " pa pa pa " " ba ba ba ", le genre de babillages qu'on retrouve chez les tout petits.
Non je ne suis pas folle et ça n'était pas l'agrume mais bel et bien Jajaja. Ça faisait des mois que je n'avais pas entendu sa voix.
Je la connais si peu d'ailleurs cette voix que je ne l'ai même pas reconnu.
Il était bien trop tôt c'est vrai mais quel émotion de l'entendre parler et parler encore.
Je me suis accrochée à ses lèvres, de peur que ca s'arrête subitement, que le silence ne revienne trop vite, celui auquel on s'est habitué mais qu'on déteste tellement à la fois.
Et puis ça a duré, toute la journée, jusqu'au coucher, sous nos sourires, nos regards échangés, avec cet espoir, plutôt cette envie que les doubles syllabes je s'arrêtent jamais, qu'elles finissent même par donner de vrais mots.
Il a eu de son côté toute la journée sur le visage un grand sourire, comme si il était surpris de s'entendre, comme si il aimait s'écouter, comme si il voyait, et il l'a vu, combien ça a ponctué de joie toute notre journée.
Le Mistouflon lui même, qui pourtant ne pose jamais la question du " Pourquoi mon frère ne parle pas ? " était vraiment épaté et ça l'a beaucoup fait rire.
Notre Samedi n'en a donc été que plus joli et le soir encore au moment du coucher, Jajaja parlait encore.
J'aurai aimé écrire ici que ça a duré, que la machine à l'air lancé, que quelque chose en lui s'était décoincé mais le proverbe à la con " toutes les bonnes choses ont une fin" s'est avéré vrai.
On ne baisse pas les bras pour autant, c'est déjà beaucoup, c'est peut être un premier pas vers autre chose, le premier épisode d'une longue série de blablas à venir.
Mon fils tu seras j'espère une bazarette, comme ta mère, et tes frères....
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