Je n'ai aucune gêne quand j'évoque le fait que Jajaja fréquente un IME. Et il m'arrive souvent d'en parler en répondant aux questions que l'on me pose. Bien souvent d'ailleurs, les gens ne sont même pas au courant qu'une telle structure existe dans la ville juste à côté de chez nous.
Pas plus tard qu'hier alors que j'avais rendez vous pour une mise en beauté du dessus de l'oeil, comprenez une épilation des sourcils, et qu'on a commencé à parler de mes enfants, quand j'ai parlé de Jajaja et qu'on m'a demandé pour quel type de handicap il était dans un institut médico éducatif, je n'ai pas hésité comme je le fais toujours à parler d'autisme non verbal.
Et là, alors que je ne m'y attendais pas du tout, la première chose que l'on m'a demandé c'est si il était violent. Nous y étions, à cette représentation faites de l'autisme à la télévision par exemple ou on ne montre que soit des personnes violentes et incontrôlables, et qui donc font peur, soit des personnages au QI surdéveloppé, et qui bien qu'étant un petit peu décalé dans leur comportement, passent pour des génies.
Difficile en ayant que deux représentations sans cesse sous les yeux, de se dire que l'autisme et les autistes c'est un peu plus que ça, et que comme pour nous, il y a une multitude de personnalités. Et que ça peut être aussi difficile à vivre dans un cas comme dans l'autre, et j'ai assez discuté avec une multitude de parents pour en témoigner.
L'autisme n'est pas universel et j'avoue que la vision biaisée apporté par des séries à succès, tout comme certains reportages caricaturaux m'insupporte assez.
Ca me fait penser au sketch des inconnus sur les chasseurs, c'est comme si on pensait qu'il y a les bons autistes et les mauvais autistes.
Toujours est il que j'ai répondu avec le calme qui me caractérise quand je parle de lui que pas du tout, il n'était pas violent, et qu'au contraire c'était de loin, l'enfant le plus calme à la maison.
Et j'avais envie de vous dire que même si j'en parle moins ici, je n'ai pas arrêter pour autant de me battre au quotidien pour que le regard des gens changent, pour que la peur s'estompe, pour que les stéréotypes sur les autistes disparaissent.
Ca n'est pas simple, et je constate que quand un individu apparait un peu comme décalé, certains ont vite fait de le soupçonner si je puis dire d'être autiste. Je pense à Cédric Vilani par exemple. Ou si son autisme est connu, de toujours l'y renvoyer comme si c'était la seule chose qui le définissait comme par exemple pour Greta Thunberg.
Je vous invite d'ailleurs à lire cet article ou l'auteur que je ne connais pas en parle tellement mieux que moi de ce mauvais usage du mot autisme et de cette vision étriquée et fausse qu'on énormément de gens quand on leur parle d'autistes.
J'ai discuté récemment avec des parents, d'enfants autistes ou pas, mais qu'on catalogue, qu'on maltraite verbalement, qu'on exclut, et ça m'a donné envie de reprendre la plume aujourd'hui avec un peu de colère c'est vrai, mais surtout avec cette envie folle que ça change.
Et comme en écologie, si chacun fait sa part, dans ses gestes, ses mots, et son ressenti, on finira par y arriver j'en suis sûre.
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