Enfant, disons adolescente, je n'ai jamais rêvé du prince charmant qui arriverait sur un beau cheval blanc, ou plutôt à l'époque sur un chappy, non je ne suis pas assez vieille pour avoir connu l'âge d'or des solexs.
Il n'empêche que je suis une grande romantique tout au fond de moi et que j'ai quand même toujours espéré vivre LA grande histoire d'amour, cet amour dont tout le monde parle, celui qui submerge, qui fait perdre pied, un peu la tête aussi, les papillons dans le ventre et j'en passe.
Ma vie dans le domaine sentimental avait pourtant plutôt mal débuté et je suis restée longtemps la bonne copine rigolote, pire celle avec qui on sortait mais qu'on cachait. Je crois que j'avais tellement besoin d'affection, j'avais tellement envie d'être aimé que j'ai accepté des choses à l'époque dont j'ai honte aujourd'hui, qui me mette en colère aussi mais j'apprend à me dire que tout ça fait partie du passé et qu'on fait tous des erreurs.
Jusqu'à mes 29 ans, ma plus longue histoire avait duré 2 ans, même pas, et après cette rupture difficile à l'époque, j'ai beaucoup papillonné, rien ni personne ne trouvait grâce à mes yeux et étant souvent en position de force, j'avoue m'être un peu vengé aussi de toutes ces années ou on ne m'a pas aimé, pas pour les bonnes raisons en tout cas.
C'est dans cet état d'esprit là, qu'en Juillet 2004, par blog interposé, j'ai rencontré Zozo par blog interposé. Il était beau, il était spirituel, drôle, et même si il vivait en Alsace, j'ai craqué. Très vite je lui ai dit que je l'aimais, très vite, il a traversé la France pour venir me voir, et encore plus vite il est venu vivre avec moi en laissant tout derrière lui.
Tout sauf son passé, et pas des moindres, de grosses casseroles dont un mariage râté ayant duré 4 ans, un homme blessé, et un enfant (que je ne considère absolument pas comme une casserole) qu'il a laissé dans L'Est lorsqu'il a emménagé avec lui.
Pas une seconde je n'avais pensé que cette nouvelle vie ensemble serait compliquée mais on ne chasse pas d'un revers de main, même avec beaucoup d'amour, les fantômes du passé.
Contrairement à un couple tout neuf, sans passif, sans valises, il a fallu composer avec ses fêlures, ses blessures, sa douleur. Il a fallu qu'il réapprenne à aimer, à oublier, à faire confiance, à faire avec cette souffrance d'avoir son enfant loin de lui.
Il a fallu 6 bons mois pour qu'il commence à se livrer, à se détendre, à laisser ses petits et gros fardeaux sur le côté de la route. Pendant cette période ou j'ai tout donné, j'ai aussi douté, je crois même avoir pensé l'espace de 20 secondes que ça ne marcherait jamais, mais jamais je n'ai laissé tomber, c'était lui et je le savais, ça ne s'explique pas.
J'ai toujours eu un petit pincement au coeur de mon côté qu'il ait déjà vécu plein de choses une première fois et sans moi, le mariage, avoir un enfant, mais on oublie vite parce que même pour lui, c'est forcément vécu différemment. J'avoue que le fait qu'il ne veuille le pas se marier à nouveau, même si je peux le comprendre, est un petit crève coeur.
J'ai appris à aimer sa fille et je crois que ça a été d'autant plus facile que je n'avais pas encore d'enfants. Quand j'ai eu mon premier fils, nos relations ont un peu changé, pour être ce qu'elles sont aujourd'hui, assez extraordinaires je pense, précieuses pour l'une et l'autre en tout cas.
Et si c'était à refaire, je referai les mêmes choses, au mot et au geste près, parce que cette histoire amour est la plus belle chose que j'ai jamais vécu, celle qui a fait avec d'autres choses la femme que je suis aujourd'hui.
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