Ca m'a pris énormément de temps pour me moquer de ce qu'on pouvait bien penser de mon blog, et donc de moi à travers lui. Mais depuis deux ans, depuis ma troisième grossesse j'ai réussi à lâcher prise. J'ignore pourquoi exactement mais c'est un vrai soulagement qu'il en soit ainsi.
Avant hier soir par contre, après avoir lu un texte sous une photo de @alexandriane ( un compte instagram à ne pas rater ) et avoir trop entendu tout l'été la chanson de Nekfeu ou il n'en avait " rien a foutre de rien, rien a foutre de rien, on verra bien", je me suis rendu compte que dans mon quotidien c'était loin d'être le cas et que les autres n'avaient que trop d'importance et m'amenais à avoir des comportements que je déteste.
Je suis capable de faire de vrais grands détours si j'aperçois un groupe de personnes que je connais et devant lequel je n'ai pas envie de passer. J'ai d'ailleurs toujours la même angoisse que quand j'avais quinze ans si je dois passer devant un groupe d'adolescents, j'oublie trop souvent que je pourrais être leur maman.
Le matin je préfère souvent attendre dans la voiture l'heure de l'ouverture du portail de l'école de Jajaja plutôt que de me poster devant comme les autres mamans. J'aimerai d'ailleurs ne plus me préoccuper de certains regards que j'ai encore aperçu Mardi, ça viendra, mais certains jours ça reste difficile.
Pour aller me faire épiler les sourcils, je sais que je vais faire un gommage, un soin pour les points noirs, couper les poils disgracieux, je n'ai pas envie que l'esthéticienne puisse voir mes petites imperfections.
J'angoisse quand une maman que je connais à qui j'ai fait signe pour la saluer ne me rend pas mon bonjour. C'est très bête mais ça peut me mettre une boule au ventre durant de longues minutes, un peu comme quand j'envoie un message sur Messenger a quelqu'un que j'aime bien, que je vois en ligne mais qui ne me répond pas.
Je me sers toujours de mes cheveux pour cacher mon nez et j'envisage d'investir très sérieusement dans l'accessoire qui m'est apparu comme indispensable en regardent les autres mères devant l'école, les lunettes de soleil, histoire de cacher mes cernes.
Je me sens vieille, ça m'arrive sur le blog aussi, alors que bien souvent, je ne me suis jamais sentie aussi jeune, aussi bien.
J'ai l'impression en fait que dans la vie de tous les jours, je ne peux pas être vraiment moi. J'ai l'impression qu'on va me juger sans vraiment comprendre qui je suis et ce que je suis. Alors que sur le blog, les réseaux sociaux en général, je m'assume totalement parce que je me dis que ceux qui me lisent ou ceux qui viennent me parler me prennent comme je suis et apprécie ma manière d'être. Evidemment avec toutes les bisbilles qu'on peut voir à droite à gauche en ce moment on pourrait en douter et on est aussi lu pour être critiqué mais ça ne me gêne pas plus que ça. Peut être que je fais erreur, que le prisme du virtuel déforme tout, que si j'allais discuter avec certaines mamans devant le petit portillon de la primaire, je serai agréablement surprise.
Je ne me sens pas mal dans ma peau, je me sens libre, j'aime ma vie, je ne joue aucun rôle et je ne cherche pas à me faire mousser mais IRL comme on dit, face aux gens, je trouve souvent que je suis trop grosse, trop moche, que j'ai râté ma vie. Une ambivalence difficile à supporter et à laquelle je n'ai réussi à trouver aucune parade pour l'instant.
Un petit coaching peut être ?
Commenter cet article