S'identifier parfois ça a du bon, dans un livre, dans un film, avec cette impression qu'on s'adresse à nous et rien qu'à nous.
On se retrouve dans des mots, on se reconnait dans des traits de caractères, on a vécu la même histoire. Ca fait peut faire du bien, ça fait réfléchir.
On aime tous un peu ça je crois, et si dans la littérature ou au cinéma ça arrive souvent, dans les médias, certains sites internet et même certains blogs c'est beaucoup plus rare, de mon point de vue en tout cas.
Je suis fille et petite fille d'ouvrier. Je n'ai jamais manqué de rien pourtant et surtout pas d'amour. Aujourd'hui encore je suis ce qu'on appelle un français modeste, pas pauvre, pas moyen, non modeste, un peu le porte monnaie entre deux chaises quoi.
Et j'avoue que très souvent, en essayant de mettre mon côté prolo de côté c'est promis, je ne me retrouve ni dans ce que je vois, ni dans ce que je lis. Ce qui ne m'empêche paradoxalement ni de lire ni de regarder mais d'avoir souvent l'impression qu'on s'adresse toujours aux même catégories de gens et qu'on zappe toutes les autres.
J'aimerai tellement ouvrir mon magazine préféré et y retrouver à côté de ce que j'aime y lire d'habitude, la journée d'une femme de ménage, cliquer sur un site de fringues que j'aime beaucoup et découvrir le portrait d'une maman caissière, me délecter de sélection produits adaptés aussi aux petites bourses,découvrir des comptes instagram simples, des revues de look que tout le monde peut s'offrir, de reportages sur un quotidien proche du mien et de milliers de gens.
Je ne cherche pas forcément à rêver, j'ai juste envie qu'on s'adresse à moi aussi.Sans déco scandinave, sans fringue hors de prix,sans passage chez le coiffeur tous les mois, sans brunch...
Je passe sur les pubs ou on essaie de nous faire croire qu'une voiture a 15000 euros c'est pas très cher vous savez ou qu'un voyage qui coute à peine 899 euros par personne c'est une affaire. Sans parler des chroniqueurs dans certaines émissions qui voudraient nous faire penser que des produits à plus de 100 euros, c'est la base. Ca n'est pas la mienne en tout cas
Evidemment ça ferait surement moins rêver, ce serait certainement moins vendeur, mais ce serait aussi tellement plus plus rassembleur, moins clivant. Et j'ai l'espoir que ça puisse arriver, petit à petit, qu'en allant au kiosque un de ces jours je tombe sur un de mes magazines préférés et que j'y trouve tout ça, que la boutique d'un de mes sites préférés propose aussi des jolis sweats mais à des prix raisonnables, j'aimerai au fond que ces mondes tellement différent puissent se rapprocher, parce qu'aussi différents qu'ils puissent être ils ont plein de points en commun.
J'en veux pour preuve ces blogs tenues par des femmes qui ne me ressemblent pas à la base mais dans lesquels je trouve toujours de la fraicheur et de la simplicité, une certaine conscience citoyenne et sociale qui me parle même si nos vies ne sont pas les mêmes. Ces revues dans lesquelles j'arrive à trouver une sélection de produits beauté entre 4 et 40 euros, des voyages près de chez moi...
Ca viendra sûrement, avec le temps, j'ai envie de croire que ça va se démocratiser et que tout le monde aura la possibilité de s'y retrouver sans oublier toutefois que dans la vie, mieux vaut être soi même que s'identifier à quelqu'un d'autre.
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