Il parait qu'on ne se voit jamais tel que l'on est et qu'on se trouve toujours plus gros, plus moche, plus bête que ce qu'on est alors que ce n'est pas la réalité. Et c'est vrai. Mais il m'arrive aussi tout l'inverse, de positiver, d'enjoliver, quand ça n'a pas lieu d'être.
J'ai 38 ans, trois enfants, 15 kilos de trop, et pourtant souvent je ne vois pas les choses telles qu'elles sont. Non pas que je ne les acceptent pas ( il doit y avoir un peu de ça parfois) mais ça me tombe dessus comme ça et c'est en revenant dessus que je me dis " ah oui quand meme ". Et des exemples de ce phénomène, il y en a plein ma vie.
Comme ce Samedi lorsque je suis allée faire les soldes, revenant avec un pull rose flashy que je ne mettrais peut être jamais et un autre pull comme ceux que je portais au collège en 6ème/5 ème. Je suis la première à dire et à penser qu'il n' y a pas d'âge pour s'habiller comme on le souhaite mais chez moi le phénomène est récurrent. A presque 40 ans, je m'habille comme si j'en avais 15 et je crois toujours qu'on men donne 25. Ce n'est que par exemple lorsque je regarde des photos datant ne serait ce que d'il y a 7 ans et de la naissance de l'empereur que je vois que quand même, ouch, j'ai un peu morflé.
Et lors de cette séance de shopping, qui était dédiée au départ à la trouvaille du pantalon idéal, voilà qu'un jean, slim, taille 44, me fait de l'oeil. Je me dis qu'avec mes petites cuisses, ça va être du gâteau et je me vois déjà jeté mon vieux jegging au feu jusqu'a la terrible épreuve de la cabine d'essayage qui brisera le mythe de mes jambes fines et surtout qui me fera dire que c'est du 46 qu'il me faut, taille non disponible pour ce modèle là.
Je n'ai pourtant pas pour autant essayer les pulls, j'ai pris du L, en pensant que ça m'irait même large, tout ça pour me rendre compte à la maison que c' était beaucoup trop moulant au niveau de la ceinture abdominale. J'ai eu tout faux décidément.
Et Dimanche soir, alors que je passais devant la chambre de l'empereur ou il était avec son frère, j'ai lancé un " ça va les garçons ? " tout ça pour me dire 2 minutes plus tard, que oui, ce sont bien mes garçons, mes fils que j'aime, mais que je ne réalise pas toujours que j'ai trois enfants. Pourtant je le sais vu les journées que je passe, les activités, les fous rire, les enguelades et tout cet amour que je donne à chacun d'entre eux, avec ce coeur de maman, capable de grandir, encore et encore mais j'ai quelques moments de flottement comme celui là ou seule dans la cuisine avec le Mistouflon, je me vois l'espace de quelques secondes, encore comme une primipare.
Je ne parle pas de mon visage que j'imagine tout fin alors qu'il est bouffi, de mes cheveux tout électriques parfois quand je sors alors que je les crois lisses, des photos ratées mais que moi je trouve belles...
Bref c'est comme si j'étais happée parfois dans une faille spatio temporelle qui déforme ma vraie vision des choses sans trop savoir si c'est conscient ou inconscient.
C'est en tout cas bien pratique pour gommer certains défauts, temporairement en tout cas.
J'ai lu qu' au fond, nous ne nous voyons pas tels que nous sommes, mais tels que nous avons été aimés ou maltraités.
J'ai du être sacrément aimée alors...
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