Je trouve souvent que les adages, même si j'en use et en abuse régulièrement sont plutôt assez stupides dans l'ensemble, surtout quand j'y réfléchis en ce qui concerne les enfants.
Pourtant si il en est un qui prend tout son sens en ce moment, c'est bien Petits enfants, petits soucis, grands enfants, grands soucis.
Cette phrase pour le moins bateau est tellement vrai aujourd'hui au quotidien. Ca m'a même donné le super pouvoir je crois de relativiser tout ce qu'on peut vivre avec ses enfants entre la naissance et 10 ans. Je ne dirai pas que c'est de la gnognotte et que tout est facile mais avec l'arrivée au collège on passe un cap.
Pour autant, je considère toujours avec beaucoup d'empathie et de bienveillance les problèmes qu'exposent d'autres parents avec leurs petits enfants, et comme je reste une tombe en ne racontant pas mes accouchements pour ne pas faire peur à de futures primipares, j'applique la même règle de vie en ce qui concerne la puberté et autres réjouissances entres 12 et 16 ans, oui j'espère vraiment que tout s'arrête avec l'entrée au lycée ou presque.
Car je vous le dis, pour moi, cette période liée au collège est aussi difficile à vivre pour mon fils que pour moi ? De mon côté parce que j'ai l'impression que je ne peux pas l'aider et que même en faisant mon maximum, je ne suis pas capable de le guider au mieux pour traverser cette zone de turbulence. Et du sien, parce qu'il a justement l'impression d'être incompris alors que l'ayant connu jadis, je sais moi aussi par là ou on passe.
Le corps qui change, comme l'aurait dit le Doc ça n'est pas sale, les centimètres gagnés en un été et les fringues qui raccourcissent, le traitement d'orthodontie, des sentiments qu'on ne sait pas comment gérer, l'attirance pour le sexe opposé, un place à se faire, une orientation à trouver, et ces parents qui ne semblent rien comprendre.
Je connais tout ça par coeur et j'ai moi aussi eu ma traversée du désert jusqu'à la classe de seconde à peu près mais chaque être est différent et ce qui m'a aidé n'aide pas forcément mon aîné.
Alors j'essaie tout en essayant de faire au mieux et en me plantant aussi lamentablement parfois. Mais c'est pas plus mal, ça aide à rebondir, de voir qu'on fait fausse route, et d'ajuster encore même si c'est fatiguant ces montagnes russes à répétition.
Je suis donc passée depuis quelques mois par tous les états possibles, la colère, l'impatience, l'incompréhension, la bienveillance, le dialogue, la protection, l'accompagnement, et surtout la volonté d'être là, de l'accompagner, de lui montrer que malgré ce qu'il croit, il n'est pas tout seul.
On sait qu'en général, ça passe avec le temps, mais alors pourquoi je ne me sens pas bien quand lui n'est pas bien. Et pourquoi on en parle si peu ? Non parce que si les blogs parentaux sont pléthores, les guides aussi, et j'en passe, quid de la pré et de l'adolescence, quelques trucs mais très peu au fond.
Je ne cherche pas vraiment de conseil mais parfois un petit coup de pouce en bas du mode d'emploi, écrit en tout petit, même en italique tiens, ça pourrait servir en cas de coup de moins bien.
Parfois tout va super bien, parfois moins, et ce petit jeu d'équilibrisme quasi permanent n'est pas toujours simple à gérer, mais on compose, tous ensemble.
Il ne s'agit pas de mettre mon fils sous cloche, mais juste qu'il sache que je l'entend, que je suis là, que nous sommes là, et qu'on l'aidera sans le faire pour lui, à se faire la place qu'il mérite.
Toutefois, comme pour les plus petits, pour qui je me dis qu'ils s'en sortiront en toute circonstance. Je sais qu'il n'a pas changé, mais que tout grandit, change trop vite, autour et à l'intérieur de lui, et que ce trop plein lui fait peur.
Avec son père on répond présent mais comme on des parents et comme je l'évoquais au début de l'article, on tient bon, et il sait qu'il peut compter sur nous. et je reste persuadé qu'on va traverser ça tous ensemble et mieux qu'on le pensait.
Je garde notre jardin secret et ne donne pas de détails mais il n'empêche que j'ai eu envie d'écrire tout ça aujourd'hui parce que je sais que nous sommes pas seuls dans ce cas avec un ou une adolescente, parce qu'on pense que c'est toujours si merveilleux chez les autres, parce qu'on ose pas en parler mais que finalement à plusieurs, on pourrait bien s'aider mutuellement.
Nous sommes une famille en transition, écologiquement, mais surtout humainement.
Mesdames, Messieurs, nous entrons dans une zone de turbulence. Veuillez regagner vos sièges et attachez vos ceintures. Ca va secouer mais ça va aller.
Commenter cet article