
A chaque fois que quelqu'un demande quel livre il pourrait ajouter dans sa pile à lire je ne peux m'empêcher de répondre Un parfum d'herbe coupée. Parce que quand j'ai eu ce livre dans les mains pour la première fois, je me suis dit qu'il ne pourrait que me plaire parce le parfum de l'herbe coupée c'est une des choses dont je parle à coup sûr quand on me demande un petit topo de ce que j'aime et ce que j'aime pas.
Et dès les premières pages cette impression de plaisir ne m'a plus jamais quitté. Moi qui suis toujours tant tournée vers mon enfance et souvent remplie de nostalgie, c'est comme si ce livre avait été écrit pour moi.
A travers 280 pages, Nicolas Delesalle partage des moments de son enfance, de son adolescence, de sa vie d'adulte aussi, autant d'instants qu'il n'a pas oublié et qui font partie comme il l'écrit lui même de "la boite à souvenirs indélébiles".
On y retrouve tout ce qui fait chaque vie d'enfant, la découverte de la vie, les départs en vacances, , le premier champignon qu'on trouve, les jours de fièvre sans école les expériences scientifiques auxquelles on s'est touts livré, la complicité qu'on a avec son chien,l'amour, les premiers émois, le premier baiser, les premiers chagrins, le premier copain qui part trop tôt...
Nicolas Delesalle distille tout ça en une succession de chapitres, écrit dans un ordre non chonologique, mais ou on retrouve ces scènes heureuses qui nous font dire même 20 ans après qu'on a eu une enfance heureuse.
J'y ai retrouvé une multitude de référence qui parle forcément à la fille née dans les années 70 que je suis comme la découverte du premier walkman, du clip thriller de Michael Jackson, Starsky et Hutch, le porno de Canal Plus qu'on pouvait regarder en crypté, les Bee Gees, la navette challenger qui explose, la Renault Fuego...
Je me suis donc beaucoup identifiée à l'auteur, retrouvant dans ma propre histoire, ces petits bribes de bonheur, pas forcément les mêmes exactement, pas forcément vécues dans les mêmes conditions mais qui font que l'on retrouve souvent, trop souvent peut être sur ce blog cette nostalgie qui m'habite et ces morceaux d'enfance dont j'aime à me souvenir.
Il y' a donc une certaine universalité dans ce livre qui fait du bien.
On le lit facilement, rapidement, avec beaucoup de plaisir, tant l' écriture de Nicolas Delesalle est claire, limpide, hyper détaillée, avec des phrases incisives, emprunt d'un vocabulaire et de tournures de phrases si bien trouvés, d'humour aussi, d'émotion, et d'une tendresse subtile.
Le parfum d'herbe coupée qui se dégage de ce livre c'est celui de la nostalgie, celui des souvenirs d'enfance, sur lesquels l'auteur revient sans jamais tomber dans la mièvrerie.
J'ai ri, j'ai tremblé, je me suis souvenue, j'ai même pleuré, chose qui n'arrive pas si souvent quand je lis, et je sais que c'est le genre de livre dans lequel j'irai fourrer mon nez en cas de petits coups de moins bien.
Moi la fille agrippée à son enfance et avec des milliers de particules de nostalgie qui l'entourent toujours, je ne peux que vous conseiller de lire ce livre et vite.
" Ce n'est pas la première fois que j'étais bien, c'était la première fois que je le comprenais. Et je suis entré de plain-pied dans le temps, un peu comme quand on plonge enfin dans l'eau fraîche de l'océan après avoir mouillé ses pieds, en hésitant pendant des plombes dans les vaguelettes de la prime enfance. J'ai compris que j'étais content d'être bien. J'ai compris que c'était fragile, éphémère, un instant, jamais une vie, un hasard, jamais un dessein. "
Un parfum d'herbe coupée, Nicolas Delesalle, Préludes, 13,60 euros
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