J'ai eu mes autres enfants en l'espace de 10 ans et à partir de l'âge de 30 ans. Avant je ne me sentais pas prête et j'avais besoin de prouver beaucoup de choses à moi même.Que je pouvais faire des études, passer des concours, vivre seule, avoir des mecs...
J'avais de l'ambition et j'avais en même temps une crise d'adolescence à rattraper parce que si j'ai détesté cette période entre 13 et 17 ans c'est peut être aussi parce que j'ai tout trop gardé en dedans. L'empereur fait tout le contraire et même si c'est un peu relou parfois je me dis que c'est peut être salvateur à la fois.
J'ai profité comme on dit de ma vingtaine. Je n'aurai jamais pu avoir un enfant à l'époque, trop égoiste, trop préoccupée à être journaliste un jour, et à trouver le mec idéal, sans jamais réussir au final à devenir l'un et à dénicher l'autre.
La suite vous la connaissez un peu si vous me lisez régulièrement. La rencontre de Zozo par blog interposé, une vie à deux, un enfant, un job peu satisfaisant, une deuxième enfant, un congé parental, le handicap, un troisième bébé et un petit quatrième.
Je peux dire honnêtement aujourd'hui que je ne regrette pas cette parenthèse. J'ai aimé voir grandir mes enfants, je ne me suis jamais ennuyée, ni sentie réduite intellectuellement, et pas plus dépendante financièrement.
Je n'ai pas l'impression de m'être sacrifiée et si j'avais eu des opportunités, des belles, des vraies, je ne les aurai pas laissé passer mais ça n'est pas arrivé. Le positif attire le positif et peut être que je ne l'étais pas assez, positive.
Au départ c'est vrai j'ai un peu perdu de vue l'ancienne moi et le job de mes rêves, du moins le travail satisfaisant et passionnant que j'ai toujours voulu je l'ai carrément laissé de côté.
Et puis l'envie est revenue peu à peu. Faire quelque chose qui me plait, faire quelque chose pour moi, parce que finalement depuis toutes ces années, même si j'arrive toujours à me sentir libre, je me suis quand même, sans le vouloir, mise en retrait pour ma famille, qui je le conçois n'est pas des plus banales et qui vaut mille fois la peine que je me batte un peu pour chacun d'eux.
Même si plusieurs fois j'ai pensé à reprendre un travail ce n'a jamais été vraiment le bon moment. Je ne sais pas si ça l'est aujourd'hui et je sais que ça ne pourra jamais être vraiment classique comme parcours professionnel à cause de tous les impératifs qui font partie de ma vie mais je sais que c'est le vrai bon moment cette année. Et pas seulement pour le travail, mais pour me remettre un peu, beaucoup, au centre de ma vie.
Je n 'ai plus le poids de mon ancienne entreprise depuis quelques mois puisque j'ai signé une rupture conventionnelle et je crois que pour le côté boulot tout est partie de là. J'ai tellement mal vécu ces cinq années alors qu'on ce n'était pas si terrible que ça, mais je me suis tellement sentie pas à ma place par rapport à mes ambitions premières, que ça m'a miné, le moral, et la confiance en moi, qui à la base n'était déjà pas si grande.
Je me sens libérée et prête à avancer. J'ai envie de penser à moi, même si je n'ai jamais cessé de le faire, je pense avoir mis pas mal de choses en sourdine.
Et ça fait bizarre cette envie très forte qui monte, cette énergie, ça fait peur aussi, car on a pas envie que ça explose à la tête des gens qu'on aime, qu'ils ne comprennent pas parce que finalement on a rien contre eux mais on veut juste penser à soi, histoire un jour de ne rien regretter, de ne pas leur en vouloir par procuration.
Il n'est pas question pour moi de devenir egoiste ou egocentrique, juste de me faire une place à moi aussi. Ce ne sera pas simple, il faudra trouver du temps là ou je n'en ai déjà pas d'habitude, une nouvelle organisation et un soutien sans lequel je ne pourrais que difficilement avancer.
Est ce que ça finira en feu de paille ou en feu de joie, le temps me le dira.
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