Les femmes subissent des injonctions par rapport à leur corps depuis toute petite et en permanence. Mais je crois que c'est encore pire quand arrive l'été. Et si des voix s'élèvent, de plus en plus nombreuses, de plus en plus fortes, et de plus en plus entendues, les médias, magazine féminin en tête n'en finissent pas de délivrer à la gente féminine quand arrive les mois de Mars Avril, le petit manuel de survie de la femme parfaite. Mais parfaite pourquoi, aux yeux de qui ?
J'ai déjà évoqué le mouvement body positive il y a quelques semaines que je trouve libérateur et salvateur, même si je n'arrive pas à y adhérer tout à fait à titre personnel, et je pense vraiment malgré tout que l'essentiel est d'être bien dans sa peau et en accord avec soi même.
En plus du poids et du fameux bikini avec lequel on nous rabat les oreilles, arrive je crois en seconde position le problème des poils. Les poils dans l'imaginaire collectif c'est sale, ça fait négligé, ça n'est pas la normalité. Enfin chez les femmes parce qu'on ne dit rien ou pas grand chose à ses messieurs.
Et si longtemps j'ai moi même été omnibulée par ma pilosité, c'est de moins en moins le cas au fil des années. Je réussis même à sortir avec des poils aux jambes alors que ça m'aurait été impossible il y a encore quelques années. N'y voyez aucune revendication mais juste l'envie de sortir parfois telle que je suis, en étant moi même, sans avoir d'effort particulier à faire. Et personne, femme, homme, ne devrait avoir à se forcer en aucun cas et pour rien du tout.
Quand on sait qu'une femme sur deux choisirait son type d'épilation par rapport aux préférences de son conjoint et adapte sa façon de s'épiler de la même manière, je trouve ça aberrant, effrayant même.
Cette société ou les canons de beauté sont pré-établis et uniformisés me déprime vraiment et je ne dis pas qu'il est facile de sortir de critères imposés sans etre stigmatisés.
C'est pour aller à l'inverse de cette tendance que des photographes, comme Ben Hopper, a voulu à travers une série de photos redéfinir la beauté naturelle des femmes et faire tomber le diktat de la beauté parfaite et surtout de la femme sans poil présenté pourtant comme le modèle à suivre.
Ben Hopper, photographe britannique, pourtant habitué aux photos de mode pour les grands magazines, a eu l'idée de demander à ses modèles de ne plus s'épiler pendant des mois pour réaliser ses séries de photos.
Son message " on peut être belle et poilue " , message difficile à faire passer dans cette époque ou on a l'impression qu'une vraie phobie des poils a pris possession de toutes les femmes.
L'artiste a donc demandé à ses mannequins de poser en Marcel blanc, les bras levés, laissant paraitre sans détour leur pilosité.
Le projet Natural Beauty est né en 2007 et perdure au fil des années comme un message de rebellion.
Pour ça, il a fait appel à un groupe éclectique de modèles : des actrices, des mannequins,des artistes et des amis aussi
Les photos soulignent la beauté des femme, des cheveux , des aisselles, et jouent sur le fait que les poils ont été stigmatisés un peu partout dans le monde.
De quoi nous faire réfléchir en tant que femmes à qui on impose tous ces codes de beauté et à faire réfléchir la société en général et changer les mentalités.
Voici quelques photos du projet
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