
Il y a un an, Jajaja effectuait sa période d'adaptation à l'IME.Je vous avais fait part ici de mes réticences mais aussi de mes craintes quand à ce fameux processus d'institutionnalisation et je crois que je peux dire 12 mois plus tard que je me suis trompée.
Jajaja n'est pas institutionnalisé, il est plutôt dans un processus d'intégration ou de réintégration possible en milieu scolaire ordinaire un jour. A terme de toute façon c'est ce que le directeur de l'IME nous avait expliqué et leur objectif pour tous les enfants qui passent par là c'est de pouvoir un jour avoir une place dans cette société ou rien n'est prévu pour eux ou presque.
Je n'ai jamais pensé et ne pense toujours pas que mon fils n'avait pas sa place à l'école. Je pense juste qu'il n'y était pas au bon moment et au bon endroit. Et si ça me déchirait le coeur de ne plus le savoir au milieu d'une cour de récréation avec des enfants "ordinaires", j'ai au fil des mois revu ma copie.
Mon fils a visiblement trouvé un équilibre à l'IME ou il a un planning adapté à son cas et à lui seul que ce soit au niveau sensoriel, moteur, psychologique, orthophonique (on y croyait plus), alimentaire,social, sportif, rien n'est négligé et chaque enfant, enfin là je parle du mien, bénéficie d'une prise en charge sur mesure.
L'équipe est jeune, dynamique, et on sent très bien qu'ils ont envie, qu'on avance, que de nouveaux objectifs sont fixés,que des solutions tendent à être trouvé, notamment au niveau de la communication ou l'orthophoniste et l'éducatrice avancent bien avec la méthode PECS que Makaton. Il signe un peu désormais et se sert des pictogrammes pour demander des choses. A long terme on souhaiterait qu'il arrive à exprimer ses sentiments car sans mot posé dessus, il est parfois difficile de savoir ce qu'il ressent, mais aussi qu'il puisse faire des phrases, même si tout ça reste non verbal.
Et point principal, l'alimentation. Ce qu'il mange n'a pas évolué et il ne veut toujours rien gouté qu'il ne connaisse pas mais grosse nouveauté et gros progrès, il mange enfin tout seul avec une cuillère. Ca peut paraitre tout bête dit comme ça mais c'est un peu comme si on avait escaladé l'Everest tellement on partait de loin, enfin c'est surtout lui qui a fait tous les efforts.
Ses progrès, probant, visibles, c'est grâce à cette année passée à l'IME, aux gens qui ont su le comprendre, l'entourer, et le considérer comme un être unique, en prenant en compte tout ce qui fait qu'il est lui, en s'adaptant à ses besoins et pas en lui demandant à lui de s'adapter à la structure.
Dans deux semaines, il va même partir deux jours dans une ferme pédagogique ou les enfants passeront la nuit dans une yourte. J'ai tout de suite accepté, malgré Zozo est ses presque larmes aux yeux. Ce garçon est un grand sensible finalement.
Tout ça pour vous dire qu'on est ressorti de notre long rendez vous d'hier avec le sourire et que j'ai, toujours entrainé par mon optimisme débordant, encore un peu plus foi dans l'avenir. Et heureusement sinon mieux vaut s'arrêter tout de suite et se terrer dans un trou jusqu'à la fin
Aparté : Ca me fait penser que l'autre jour quand deux vieux messieurs ont sonné à ma porte pour me demander comment je voyais le futur du monde dans lequel on vit et que j'ai répondu que ça allait s'améliorer, je leur ai un couper la chique, deux, redonner le sourire, et trois, trois rien, mais je sais que si je vois les choses ainsi malgré une planète qui part à vaux l'eau c'est aussi grâce à lui et à sa façon toute personnelle d'envisager le monde et les gens.
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