Il suffit d'une journée un peu plus pourrie qu'une autre, d'un petit coup de moins bien, d'un temps un peu trop gris et voilà que tout à coup on fait partie de ces gens qui pensent que l'herbe est plus verte ailleurs.
Moi même je n'ai pas dérogé à la règle et oui j'ai souvent pensé que chez les autres c'était mieux.
Les réseaux sociaux, les blogs, l'internet mondial, tous ces mots qu'on lit, ces images qu'on scrute, n'arrangent rien si on ne va pas parfois creuser un peu plus loin ou si on ne cherche rien du tout derrière justement.
Je me demande comment ça se passait avant, quand on était pas aussi ouvert sur le monde, est ce qu'on jalousait les bigoudis de la voisine, les enfants toujours tirés à quatre épingles du boulanger, la façade de la maison du maire. Je me souviens bien de quelques épisodes au collège, au lycée, ou évidemment les gens populaires étaient admirés, enviés, critiqués aussi parfois mais sans plus.
Aujourd'hui le prisme du virtuel est trop fort, oui c'est moi la fille hyper connectée qui dit ça, parce qu'il déforme tout.
On suppose, on s'imagine, on devine, on pense que...
Mais l' oeil ne veut bien voir que ce qu'il veut et de la vie de ces gens que je prends plaisir a lire, je ne connais rien de plus d'eux souvent que ce que je lis justement.
Une telle part en voyage, une autre fait un super gâteau, cette autre encore organise de super fêtes d'anniversaire alors que cette dernière a des enfants toujours sages, j'ai envie de dire et alors ?
Qu'est ce que je connais vraiment de tous ces gens ? Rien ! Leur coup de blues, leur passé, les larmes qu'ils ravalent peut être le soir dans leur lit, les cris un peu plus fort que d'autres qu'il peut leur arriver de pousser contre leur progéniture, le morceau de fromage qu'il ne se reserviront pas, les factures non payées, qu'est ce qu'on sait de tout ça, rien ! Et certains devraient y réfléchir plus souvent avant de critiquer, d'extrapoler, de faire du mal aussi ( mme la journaliste du monde je ne vous salue pas)
Evidemment on ne peut pas aimer tout le monde, dans ce cas là le mieux est de se cacher les yeux et de passer à autre chose plutôt que de prendre parfois un certain plaisir à descendre celui ou celle qu'on a en face de soi, mais par écran interposé bien sur, c'est tellement plus simple, nettement moins courageux.
" t'as vu ce que je lui ai mis à la mere parfaite ! "
En s'ouvrant a sa propre vie, on s'ouvre aussi à celles des autres car si tout n'est pas rose pour nous, c'est la même chose pour tout le monde, un peu plus ou un peu moins, peu importe, mais rien, jamais, ne se passe en mode long fleuve tranquille.
Et avec le temps, l'âge, passez moi mon déambulateur, quelques années en somme, j'ai appris à ouvrir les yeux sur ma propre vie et j'y vois souvent à travers le brouillard de bien jolies choses
Une salle de bains définitivement à refaire mais surtout une complicité, une connivence, un joli moment au milieu du bain que je n'aime pas toujours donner.
J' y vois de la couleur dans les rires, le temps qui passe aussi, mais surtout beaucoup d' amour.
Alors non je ne suis pas propriétaire, mais on a déjà rénové pas mal de trucs dans la maison et ça fait du bien.
Je n' ai pas de voiture pour me déplacer mais je fais de jolies ballade a pieds, avec mes deux petits loustics
Je n' ai pas d' argent de côté et peu d' argent tout court, mais j' essaie toujours de rendre le quotidien agréable et surprenant même avec trois fois rien.
J'ai repris du poids mais tant pis.
Je n' ai pas d' amies tout pres de chez moi pour aller boire un café, m'épancher mais je pense avoir tissé de solides liens via le web.
Je me sens isolée et mise à part de par le handicap de mon fils mais je tombe toujours sur des gens qui me redonne foi en l'humain.
Je ne sais toujours pas me maquiller mais le khol noir est mon meilleur ami.
J' ai malgré tout beaucoup d' amour tout autour
Je n' ai pas une vie parfaite mais à bien y regarder, je ne suis pas à plaindre, au contraire et je crois que pas mal de gens devraient faire ce point là sur leur vie plutôt que de sans arrêt vivre à travers celles des autres.
Ailleurs l'herbe n'est pas plus verte, elle est juste un peu plus loin c'est tout...
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