Quand j'ai découvert cette série de photos hier soir, je les ai trouvé très belles et en même temps peut être dure à regarder pour certains mais je crois que je ne pouvais pas ne pas les partager ici.
Ces photos, c'est l'oeuvre de Christian Berthelot, photographe de théâtre mais ayant aussi quelques projets photo à son actif.
L'idée du dernier en date découle d' un reportage photographique sur le métier d'accoucheur en bloc opératoire qui a finit de manière artistique par les portraits d'enfants seulement quelques secondes après leurs naissances par césarienne.
C'est après la naissance de son premier fils par césarienne justement et la rencontre avec Jean-Francois Morienval, obstétricien à l'hôpital où son fils est né, qu'est né l'idée d'une série de photo sur le monde de l'obstétrique et plus particulièrement celui des naissances par césarienne. Mais attention il ne s'agit en rien de photojournalisme.
Le résultat, ce sont des photos d'une force extraordinaire, belles, fortes, douces, dérangeantes, vraies, simples, authentiques.
On est loin des clichés de bébés bien propres et bien roses mais la réalité est là. La question est de savoir si on veut bien la voir ou pas. Mais je crois que c'est Christain Berthelot qui en parle le mieux et qui explique très bien ses intentions en réalisant de telles images.
"Ce projet est né d’une réalité : la naissance de mon premier enfant ! Elle s’est déroulée dans l’urgence et l’intervention chirurgicale qui a eu lieu se devait de le sauver lui, et, sa mère. Quand je l’ai vu pour la première fois, il était ensanglanté, recouvert de cette substance blanchâtre appelé vernix, tel quel, il était comme un guerrier qui vient de gagner sa première bataille, comme un ange sorti des ténèbres. Quel bonheur de l’entendre crier.
La naissance par césarienne se déroule au bloc opératoire où tout commence par une incision. Entre le moment où l’enfant est arraché du ventre de sa mère et celui où il part pour ses premiers soins, il ne s’écoule pas plus d’une minute. Dans cet espace de temps tout est possible ! C’est un instant unique, décisif et magique ! Pour moi cet instant se manifeste par cette seconde, ce centième de seconde photographique, où l’enfant, Être Humain primitif, pas encore « bébé », s’exprime pour la première fois. Si certains semblent apaisés, d’autres hurlent et gesticulent, d’autres ne paraissent pas encore appartenir au monde des vivants. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils sont tous parvenus au terme de cette première étape.
Loin des clichés et des banalités, je souhaitais nous montrer tel que nous sommes quand nous naissons. Et peut importe, qu’il s’agisse d’un accouchement par césarienne ou par voix naturelle, tout le monde nait nu, dans le sang les larmes et autres liquides organiques."
La série Cesar, ce sont des photos toutes prises entre les 3 et 18 premières secondes de vie. Des nouveaux nés tantôt en train de crier, pleurer, bouger ou au contraire être très calmes.
Personnellement elles m'impressionnent toutes et je les trouve exceptionnelles. La manière dont elles ont été prise, l'angle, la lumière, et surtout encore une fois la puissance qui se dégage de ces petits êtres qui viennent à peine d'avoir un premier souffle.
Je ne trouve pas ça sale, ni répugnant, j'y vois juste la force de la vie., et puis il s'agit bien là de la réalité de la naissance, tout simplement.
Et c'est ainsi quarante enfants qui ont été photographié, leurs mamans étant toutes consentantes et ayant toutes reçus une copie de la photographie de leur bébé.
Pourquoi j'ai hésité à relayer ce projet que je sais qu'il est dérangeant pour certains et Berthelot lui même le dit «Je sais qu’il y a des gens qui réagissent très mal, qui trouvent ça répugnant. Ils me disent que je n’ai pas le droit de montrer des enfants en sang, certain m’ont même dit que ça n’est pas réel, que ça n’est pas vrai. C’est absurde, les enfants ne naissent pas dans les choux ou les roses. Et il y en a qui sont fascinés, je leur donne la possibilité d’observer en détail la violence d’une naissance, mais il y a aussi des personnes comme ma femme, qui m’ont encouragé à faire ce travail, parce que c’est beau la naissance» Et je suis d'accord avec lui, c'est beau une naissance, dans son entièreté, dans sa globalité.
Alors voilà quelques unes de ces photos que les parisiens auront peut être la chance de voir en vrai au Festival Circulation, le festival de la jeune photographie europeenne.
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Crédit photos : Christian Berthelot
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