
L'allaitement maternel et moi c'est une longue histoire, de joie et de pleurs, d'amour et de haine. Cette haine de moi même et de mon corps que j'ai pu ressentir pendant l'allaitement de mes deux premiers fils.
Pas assez de lait, mauvaise tétée, allaitement mal lancé, un petit biberon obligé, je suis passée par de vrais moments de détresse ou je me suis sentie bonne à rien, même pas capable de nourrir mon enfant, et pourtant...
J'avais faux sur toute la ligne. Je me suis laissée décourager par des personnes néfastes, j'ai écouté les plus mauvais conseils, j'ai été mal entourée, même par mes proches, et j'ai fait fausse route.
Je continue quand même à penser et à dire que toutes les femmes ne sont pas égales devant l'allaitement et que ce n'est pas toujours si facile comme je l'évoquais ici l'année dernière.
Tout ça aurait pu me décourager d 'avance quand à l'allaitement de mon troisième et quatrième enfant et pourtant pas du tout, je n'ai pas hésité et je me suis laissée guider par mon envie, mon ressenti le plus profond et cette envie de donner le sein à mes bébés.
Je ne suis pas du tout une pro allaitement et chaque femme est bien libre de décider ce qu'elle estime être le meilleur pour son nouveau né, à partir du moment ou elle est en accord avec ses choix intimes et profonds. S'écouter, c'est bien là l'essentiel.
Pour le Mistouflon et l'agrume j'ai vécu des moments uniques, ressenti des trucs tellement fort, un sentiment de fusion indescriptible.
La dernière tétée n'est pas si loin et je garde de ce dernier allaitement, car cette fois ci c'est bel et bien le dernier, j'en vois trois au fond qui ne me crois pas mais pourtant si, de merveilleux souvenirs.
Une chaleur, des odeurs, des regards, une petite main qui m'agrippe, des siestes inopinées, de la tendresse, la fierté de le faire grandir, la dernière petite goutte de lait au bord de la bouche...
Je ne me suis pas trop posée de questions, j'ai pu trouver de l'aide, notamment sur les réseaux sociaux qui ont drôlement du bon quand il faut, je me suis fait plaisir avec un collier d'allaitement par exemple ou un joli soutien gorge, j'ai pris le temps, je m'étais surtout dit avant de commencer que même si c'était encore un échec il ne faudrait pas que je culpabilise.
J'ai cette chance ou pas je ne sais pas trop, d'avoir pu laisser mes fils décider pour moi et donc de me faire comprendre quand il serait temps de s'arrêter. Je crois que toute seule, je n'aurai pas su, pas pu, prendre la décision d'arrêter.
Je ne connaitrai plus jamais toutes ses sensations mais elles sont gravées là, quelque part en moi, et je ne les oublierai pas;
J'avoue que je regarde les photos des copines avec déjà beaucoup de nostalgie et une petite boule au ventre mais ça passera.
Mes fils sont beaux, ils grandissent bien, il sont en bonne santé, et je préfère y penser comme à des parenthèses enchantées tout en laissant un tout petit message d'espoir à celles qui désirent allaiter mais qui ont peur de ne pas y arriver, ou après un premier allaitement pas comme elles l'imaginaient et qui comme moi sont passées par des moments de doute et de renoncement, yes we can !
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