Pas plus tard que Dimanche encore j'ai vu un reportage sur ces enfants qui sont harcelés à l'école. Parce qu'ils sont grands, parce qu'ils sont gros, parce qu'ils n'ont pas la bonne couleur de cheveux... Et à chaque fois, j'ai le coeur qui se soulève et je me demande comment les jeunes peuvent ils être aussi méchant entre eux.
Non je ne ferais pas le coup du c' était mieux avant car je me rappelle des moqueries qui fusaient dans la cour, dont j'ai parfois été victime, mais il me semble que ça n' atteignait pas un tel degré de méchanceté. Et puis il y a 30 ans, les téléphones portables et autre internet n'existant pas, tout ça n'allait pas plus loin que la cour de l'école.
J'ai toujours beaucoup fait attention à ça depuis que l'empereur a fait ses premiers pas en petite section. D'abord parce qu' au départ son rapport aux autres a été difficile et qu'il a eu du mal à rentrer dans le groupe. C'est également parce que c'est un enfant hypersensible, susceptible, timide et angoissé et qu' à 4 ans les autres ne comprennent pas toujours qu'on ne soit pas comme eux.
Et ce n'est pas son entrée au CP qui a arrangé les choses. Il a perdu son meilleur ami depuis 3 ans parce qu'ils ne sont plus dans la même classe. Et si nous en tant qu'adulte, on se dit que ce n'est pas grave, qu'il se fera d'autres amis, lui ça le perturbe et le rend vraiment triste, même 6 mois après la rentrée.
Il a donc très peu d'amis et reste souvent avec la même petite fille quand ce n'est pas tout seul.
Pour l'aider, pour le comprendre, nous avons réussi à finalement lui faire passer le fameux test de précocité, le WISC, avec la psychologue scolaire, mais tout ça pour s'entendre dire lors de son bilan qu'elle était incapable d'interpréter son test, qu'il faudrait qu'il le repasse dans 6 mois, un coup d'épée dans l'eau donc.
Mais là ou mon coeur de maman se serre, c'est quand il me dit qu'on se moque de lui physiquement, notamment à cause de ses cheveux. Et il n'y a qu'a regarder sa photo de classe pour comprendre qu'il est un des rares à avoir une telle coupe dans toute l'école. Pourtant, il n'a jamais voulu les couper, ou du moins pas beaucoup. Jusqu' à la semaine dernière ou il a fait part de sa volonté de les couper derrière. Et si quand il était plus petit, j'avoue que ça m'aurait fait mal au coeur de couper ses bouclettes, aujourd'hui, c'est lui qui choisit. Je veux qu'il se sente à l'aise, en accord avec lui même.
" Il y a trois grands qui m'ont traité de fille " m'a t-il dit. J' étais prête à l'emmener dès le lendemain chez le coiffeur si c'est ce qu'il voulait et ça n'aurait pas été plus mal pour la piscine parce que quelque chose me dit que lorsqu'il va falloir lui enfiler son bonnet de bain, ça va être épique.
2 heures plus tard, il me disait que c' était une blaque, qu'il ne voulait plus se les faire couper, que son papa le trouvait très bien comme ça. Ce à a quoi je lui ai répondu que l'important c' était comment lui se sentait et que c'était son avis qui comptait.
L'espace d'un instant, à cause des remarques des autres enfants, je me suis vraiment dit que lui couper les cheveux étaient la meilleur solution, pour qu'il rentre dans le moule, que quitte à être déjà différent mentalement il valait mieux qu'il ait un physique passe partout.
Et puis j' ai eu honte de penser ça. Pourquoi vouloir le faire ressembler à un petit garçon qu'il n'a pas envie d'être ? Pourquoi se plier à des codes physiques de normalité mis en place par je ne sais trop qui ?
Évidemment, je continuerai à m'en faire pour lui parce que la bêtise est partout mais je l'aurai laissé avoir sa propre identité, mentale et physique, et à ne pas suivre un troupeau dans lequel il ne se reconnaît pas.
J'ai toujours détesté les normes et les étiquettes alors à moi de ne pas les imposer à mon fils.
Il aime ses boucles, je les aime aussi, et si les autres ne voient pas le petit garçon formidable qui se cache derrière, ils perdent sûrement quelque chose à ne s'arrêter qu'à l'apparence.
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