Je crois que j'ai eu la chance jusque là de ne pas être entourée de gens qui ont fait peser sur moi le poids de la culpabilité. Vous savez celle que souvent on prend un malin plaisir à mettre sur les épaules des mères en général.
Je n'ai eu aucune remarque lorsque j'ai vite repris mon travail après la naissance de l'empereur. Il faut dire aussi qu'à mon travail, les filles avec qui je bossais n' étaient pas du genre à laisser tomber leur boulot pour élever leurs enfants, la carrière avant tout et ça je le comprend tout à fait. Du coup pour elle mon retour était juste tout simplement normal. Sauf que moi ma carrière était limitée à porter des cartons et ranger des boîtes en rayon, je n'aurai eu aucun scrupule à tout laisser tomber mais je ne pouvais pas, financièrement j'entends. Heureusement, cette mère qui avait toujours accordé beaucoup de place à son travail, ma mère, alors à la retraite, a été là pour garder mon fils pendant 4 ans.
Pas de remarque non plus quand j' ai voulu prendre un congé parental pour m'occuper de Jajaja. De la tristesse chez ma collègue de boulot parce que je ne revenais pas auprès d'elle, et je la comprends, des blanc parfois dans la conversation au moment du " et toi tu fais quoi dans la vie ? " mais sinon autour de moi, aucune réflexion. La réciproque est vrai pour la maman qui travaille et à qui on reproche de ne pas assez s'occuper de ses enfants. Chacune ne pourrait elle pas mener sa vie comme elle l'entend sans qu'une horde de harpies ne lui tombent sur le dos ?
Aucune culpabilité donc mais ça c'est sans parler d'internet qui a vite fait de, dans un cas comme dans l'autre, si ce n'est de te culpabiliser, d'au moins te faire te sentir comme une maman à part entière. Parce qu'en regardant bien autour de soi, qui demande, qui s'occupe de l' avis, de la vie, de la maman qui reste chez elle pour s'occuper de ses enfants ? Pas grand monde et pourtant je considère que c'est un vrai travail à part entière. Je crois qu'au contraire , il ya beaucoup à apprendre de ces femmes là, que ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas dès 7 heures du matin dans les transports en commun, qu'elles ne passent ensuite pas 8 heures au bureau et qu'elles rentrent tard le soir qu'elles doivent être toujours rabaissées par la société, par leurs congénères aussi. Combien de fois en lisant des remarques de ci de là, j'ai pu culpabiliser d'avoir choisi de m'occuper quelques temps de mes enfants. Maman ne travaille pas au sens biblique du terme mais elle ne fait pas rien pour autant. Je crois que je rêve un jour de voir la maman au foyer chroniqueuse sur un quelconque site. Je suis sûre que ça serait intéressant et que ça apprendrait bien d'autres choses que comment déboucher un évier ou comment faire des confitures. Parce que n'en déplaise à certains qui voudraient réformer le congé parental, cette option retenue par des milliers de femmes n'est pas forcément subit, il est souvent choisit.
Mais j'en reviens donc à cette culpabilité qui m'a toujours été épargné dans la vie sauf par les professionnels de l'enfance : Maîtresse, psychomotricienne, infirmière psy, elles ont toujours réussie, sans méchanceté aucune, à me faire comprendre que si l'empereur était peu autonome à son âge c' était de ma faute, que si il avait des problèmes en motricité fine c' était encore moi qui était responsable, appelons un chat, un chat, elles insinuaient que je l'avais trop couvé, trop aidé, trop assisté. Cette théorie comme quoi à trop s'occuper de son enfant on en fait une chiffe molle me désespère, me hérisse le poil.
Et hier chez la pédiatre, lors d'une visite pour Jajaja, rebelotte. j'ai bien senti à un moment du rendez vous que ma tête allait se retrouver sur le billot dans 5,4,3,2,1 et cette petite question " Et c'est vous qui le gardez ? ", bien articulé avec son fort accent allemand. A mon oui, je savais que j'allais en prendre piour mon grade. Non pas que je me reproche quoi que ce soit, mais parce que je sais qu'on va encore me mettre sur le dos ses problèmes alimentaires ou son " retard de langage " que je mets entre guillemets car ce qui est un retard pour un médecin ne l'est pas du tout pour un autre.
Du coup donc, cette phase d'opposition dans laquelle serait mon fils en ce moment, comme un peu tous les enfants de deux ans non, serait du à notre angoisse de la séparation, à une volonté de sa part de rester bébé parce que nous n'aurions pas bien coupé le cordon.
Que mon fils soit très, trop attaché à moi, je ne le nie pas. Il pleure parfois quand je sors d'une pièce et n'aime pas ne plus m'avoir en visu trop longtemps mais je n'ai rien fait pour votre honneur, je le jure. J'ai clairement compris dans le discours de la pédiatre qu'elle pensait que moi non plus je ne voulais pas m'en séparer mais elle se trompe. J'ai souvent pensé à le mettre dans une crèche ou une autre structure associative pour qu'il y rencontre d'autres enfants, qu'il se sociabilise. Mais premièrement une telle structure n'existe pas dans le patelin ou je vis et deuxièmement, nous n'en avons pas forcément les moyens.
Malgré tout, nous avons pris rendez vous avec la directrice d'une structure, une halte jeux, à quelques kilomètres de la maison, pour voir avec elle, pour discuter, parce que je sais que cela fera du bien à mon fils. Et si nous finissons par le laisser quelques heures là bas deux jours par semaine, je ne dis pas que je ne serai pas désorientée au départ mais je ne vivrais en aucun cas une angoisse de la séparation. Pour lui je pense que ce sera autre chose mais qu'au final ça lui plaira malgré tout. Le tarif horaire est en fonction des revenus donc de ce côté là ça devrait le faire aussi.
Si le fait de ne pas avoir d'amis avec des enfants de son âge, de préférer les sorties en famille d'aimer m'occuper de lui, jouer, chanter , le protéger, fait de moi une accusée alors oui je plaide coupable mais je considère que tout ça n'handicape pas toujours un enfant, au contraire. J'ai été moi même élevé comme ça, par mes parents, mes grands parents et tout va très bien merci.
Je ne dis pas que je n'y suis totalement pour rien mais je crois aussi qu'il ne faudrait pas perdre de vue que chaque enfant à son propre caractère.
Et si j'étais en colère hier soir, ce matin je prends les choses avec plus de recul.
Non je n'ai pas à culpabiliser, oui je vais inscrire mon fils dans une garderie, everything gonna be alright.
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