J'ai souvent écrit sur ce blog que je n'aime pas l' endroit ou je vis. Toute petite déjà, je rêvais d'aller habiter ailleurs. Pas forcément très loin, mais un peu plus loin.
Alors quand en 2006 il a fallu revenir y vivre, malgré la perspective d'une jolie maison, d'un jardin, de mes parents à proximité, je n'ai pas sauté de joie.
Pourquoi je ne m' y suis jamais sentie à ma place, je ne sais pas trop. Peut être parce que c'est un petit village, qu'on y croise toujours les mêmes gens, qu'on y sait tout sur tout le monde même sans l'avoir demandé, parce que 30 ans à vivre au même endroit, ça fait long. Je l'ignore.
Malgré tout, j'ai réussi, en cherchant bien à trouver des points positifs, le principal étant l'école.
On peut y aller à pieds. Elle est à peine à cinq minutes. C'est encore une petite école.
Cette école, je ne parle pas de la Maternelle, elle n' existait pas encore a mon époque, et grands comme petits partageaient la même cour, ni de la cantine, on devait être 80 élèves a tout casser, mais de cette école primaire que l'empereur fréquente depuis bientôt deux ans maintenant, et qui était mon école.
Oui bien sûr la cour a été un peu amélioré, des salles de classes ont été ajouté, mais elle n'a pas tellement changé.
Il ya toujours ces quatre grands platanes dans la cour qui protège de leur ombre les enfants pendant la récréation lorsqu'il fait trop chaud. Le portail et le portillon n'ont pas été remplacé. pas plus que les grosses portes en bois et leurs poignées. Alors qu'on avait rendez vous avec la maitresse de l'empereur avant les vacances, Zozo s'est escrimé à chercher comment ouvrir la porte en bois sans succès alors que je me suis très bien rappelé, et pourtant ça date d'il ya 28 ans, comment fonctionnait le mécanisme.
Je me demande si les trous dont on se servait pour nos parties de billes existent encore.
Le nombre d'élèves a plus que triplé et pourtant quand hier j'ai accompagné mon fils à l'école et que je suis repassé devant la cour, j'y ai vu un peu de nous à l'époque.
Je me suis arrêtée cinq minutes pour le regarder. Je rêve trop souvent de voir comment ça se passe dans sa classe pour ne pas avoir envie de faire ma curieuse à la récré
Il n'était pas là au départ alors j'ai regardé vivre les autres enfants. Ce garçon qui était en train de séparer deux de ses copains qui se battaient, ces élèves qui jouaient à chat perché, ou encore ces trois petites filles assises par terre en cercle qui se racontaient des histoires et qui m'ont ramené bien des années en arrière. Je me suis revue en train de faire la même chose avec mes copines de l'époque, un pull rouge sur les épaules.
Et puis l'empereur est apparu tout a coup. Je l'ai vu courir, d'un côté de la cour, puis de l'autre, il était seul, il souriait pourtant, il avait l'air heureux.
Et je suis repartie au volant de ma poussette, le coeur léger, et toujours avec cette nostalgie qui ne me quitte que très rarement.
En même temps ça ne fait pas de mal de se rappeler des jolies choses de son passé, de son enfance.
En toute logique, et si le destin n'en décide pas autrement,mes deux autres fils aussi iront dans cette école
Je n'ai pas fini de revoir cette petite fille au pull rouge en train de sauter à l'élastiqe
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