Je n'aime pas à proprement parler les gens en général. Je ne les déteste pas non plus. Ce que j'adore par contre, c'est toujours d'essayer d'imaginer la vie qui va avec... Avec leur manière de s'habiller,leur façon de parler... Depuis toute petite, j'aime regarder les fenêtres des appartements le soir et me demander " mais comment vivent ils dans l'immeuble d'en face ". Chacun a son histoire, sa famille, ses amis, et ça m'a toujours fasciné de me dire que d' autres vivent leur vie en parallèle de la mienne.
C'est pour cette raison, que souvent, j'observe plus lors d'une première rencontre par exemple que je ne parle presque pas. La gestuelle, les postures, les vêtements, les éléments de langage. On en apprend parfois beaucoup plus ainsi sur quelqu'un
Et Vendredi, j'ai pris le bus. pas un bus de ville non. Un bus intercommunautaire qui va du petit patelin près de chez moi jusqu' à Aix en Provence. Et c'est au retour, ou j'ai du l'attendre pendant plus de 40 minutes, que j' ai eu le temps d'observer mes congénères. 2 ans que je n'avais pas pris ce buis et pourtant rien n'avait vraiment changé.
Pas d' abri bus, pas de banc, je me suis retrouvée contrainte de m'assoir sur le trottoir.
Il y avait les deux copains ados, timides, en survet. L'un des deux n'a pas sorti du tout les mains de ses poches tandis que l'autre alternait crachat et grattage d'oignon, et il avait une excellente coordination le bougre. Les traces de sa salive s'accumulant sur le trottoir, une légère nausée a commencé à m'envahir.
Plus près de moi, la fille coquette avec un téléphone à l' écran gigantesque et qui en plus de lui servir à taper frénétiquement ses textos, lui était surtout utile à checker son maquillage.
Quinze minutes plus tard, les deux copines qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau, surtout des cheveux. Longs, noirs, et ce petit air donnant l'impression qu'elles étaient en colère contre tout.
A 5 mètres, une paire de jambes, jolie et interminable avec une jupe plutôt courte par dessus. Des jambes de 20 ans, sur un visage de 50 ans. Commencer par observer les gens en partant du bas ou lorsqu'ils sont de dos réservent toujours quelques surprises.
Au bout du trottoir, une fille comme Elise. Coiffée d'un bonnet ne pouvant être porté que par elle car nous on aurait juste l'air d'un schtroumpf avec, elle porte un sac de sport Kulte et des chaussures qui auraient pu la faire passer pour un lutin du Père Noël mais non, tout lui va. Elle est assise, elle se roule une clope à la cow boy.
Debout, le mec pas net. Note pour plus tard, il ya toujours un mec qui n'a pas l'air très bien dans sa tête lorsqu'on attend le bus.
Dernières arrivées, la fille qui porte une frange à la Carly Rae Jepsen avec pas un tif qui dépasse et une autre qui a justement choisit ce moment d'attente pour appeler sa mamie. Et tout le monde en profite. Nous voilà donc une vingtaine de personnes à connaître sa date d'anniversaire, l'endroit ou elle travaille, là ou elle va passer ses prochaines vacances, et ça se poursuit une fois montés dans le bus, nous saurons tout d'elle, sauf son prénom. mais Dimanche maintenant si je veux, je peux aller lui souhaiter un joyeux anniversaire dans la boutique ou elle bosse, chiche.
Une demie heure de trajet plus tard, dont 20 minutes passées à dormir, je descends du bus avec mes compagnons de voyage. J' ai presque oublié l'attente, l'inconfort du trottoir mais je garde encore un peu d'eux.
J'aime, j'aime regarder les gens...
Crédit photo : Wonderlovelust
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