De la rentrée de Jajaja , je garde en tete cette photo prise sur le canal. C'est notrepetite tradition et j'étais heureuse de pouvoir la perpétuer. J'avais le coeur léger de voir mes garçons partir ainsi à l'école ensemble. Cette photo, ce sera la seule image positive qui me restera de cette rentrée là.
J'avais pourtant bien pris soin de prévenir la directrice qu'il ne parlait pas, que forcément ce serait peut être un peu plus difficile pour la maîtresse, qui s'avéra en fait être un maître de communiquer avec lui mais qu'il n'y avait rien d'insurmontable. Si à la Halte Jeux elles avaient réussi le faire, pourquoi pas à l'école. Je ne lui avais pas caché non plus qu'il avait encore quelques accidents de pipi. Je pense avoir été la plus honnête possible.
J'avais donc préparé son petit sac, un change et nous sommes tous allés à l'acole. J'étais fière et il avait l'air si content. Bon ça c' était jusque dans la classe ou quand il a compris qu'on allait le laisser là bas, il a commencé à pleurer mais il était loin d'etre le seul, et même si ton frère lui n'avait pas pleuré, j'ai trouvé ça plutôt normal.
Cette première matinée s'est donc déroulée comme une première matinée d' école, entre découvertes et pleurs dixit le maître. J'ai été assez angoissé toute la matinée c'est vrai mais finalement je me suis dit que ce n'était qu'une question de temps.
Du temps, c'est ce qui lui a manqué justement et quand je suis allée le récupérer le Vendredi midi, j'ai été accueilli comme un chien dans un jeu de quilles. L' Atsem a été des plus dégagréables et je passerais sur ce qu'elle m'a dit de lui. Le maître m'a conseillé de ne le remettre à l'école que plus tard, quand il serait totalement propre car il avait eu un accident pipi, et on nous a expédié hors de la classe. J' étais alors tellement attristée pour lui. Je me suis demandée comment lui l'avait vécu.
Et moi ? Comment expliquer ce que j'ai ressenti entre colère et tristesse ? Je me suis beaucoup énervé, j'ai beaucoup pleuré,. Zozo était au boulot et j'ai du lui expliquer tout ça par téléphone. Moi en sanglots et lui n' arrêtant pas de me répéter de ne pas m'énerver.
J'ai immédiatement contacté des maitresses que je connais. Je les remercie d'ailleurs d'avoir été là à ce moment là. Leurs mots ont vraiment été des plus précieux et elles ont su m'apaiser un peu. Et leur réaction a été unanime. Elles n'avaient jamais vu ça. Des élèves qui pleurent, qui crient, qui ont des accidents pipi, elles en voient tous les jours en début d'année, et elles ont même été choqué par la politique de l'école. Et moi donc !
L'empereur à l'époque avait du avoir trois ou quatre accidents en début d'année et n'avait jamais été renvoyé à la maison et c'est ce que j'ai dit à la directrice avec qui j'ai pris rendez vous deux jours plus tard car il y avait le week end au milieu. Je ne me suis gênée de rien, je lui ai dit tout ce que j'avais sur le coeur. Je la connaissais déjà un peu puisqu' elle n'avait pas changé depuis l'empereur. Elle m'a écouté, m' a compris je crois, et nous a conseillé de le remettre le plus vite possible, dès qu'il serait totalement propre.J'avoue que je m'attendais à plus. J'ai eu du mal à croire que sur 50 élèves de Petite Section, il soit le seul à avoir fait pipi dans son pantalon, mais c'est ce qu'on m'a dit et j'ai fait avec tout en me disant que j'allais tout faire pour qu'il revienne au plus vite.
Je peux comprendre que ce soit difficile de gérer des enfants pas tout à fait propre, oui qui pleurent beaucoup, mais 6 heures de classe me semble être totalement insuffisantes pour laisser un enfant s'adapter à un nouveau lieu, à ses règles, aux autres, à un nouveau rythme.
Sans le forcer, en une semaine à peine, Jajaja a été totalement propre et moi vraiment fière de lui. 2 ans et 9 mois me semble être tout à fait acceptable pour un apprentissage de la propreté. Mais le maître avait dit le remettre à l'école fin Septembre et c'est ce que nous avions prévu. On voulait qu'il soit totalement prêt. J'étais heureue de penser qu'il allait pouvoir en remontrer à cette Atsem si dure dans ses propos a son sujet.. Mais de mon côté, à chaque fois que j'y pensais ou que jen parlais je pleurais a chaudes larmes, parce qu'on a pas pour moi le droit de faire ça à un enfant, de l'exclure ainsi, que ce soit le mien ou pas d'ailleurs.
Fin Septembre est arrivé, c' était la semaine passée. En attendant pour ne pas qu'il perde le rythme et soit couper des autres, on l'a remis à la Halte Jeux. Cet été, la responsable m'avait conseillé d' attendre un peu avant de le mettre à l'école. Elle le trouvait trop petit et trop fragile mais j'ai voulu lui donner la même chance qu'aux autres.
Il n'empêche que la semaine dernière, avec son papa, on a pris une vraie décision de parents. Bien sûr on est amené à en prendre souvent mais là c' était encore plus important puisqu' il s'agissait de son avenir proche certes, mais avenir quand même.
Nous avons décidé de décaler encore un peu sa "nouvelle" rentrée scolaire. De lui laisser encore un peu de temps, de ne pas reprendre deux semaines avant les vacances pour qu'il yait encore une coupure et que tout recommence encore après, là je parle des pleurs et des cris. On préfere attendre aussi qu'il voit l'orthophoniste, et surtout de voir comment il va se faire à l'arrivée de son petit frère. Décider ça m'a beaucoup fait pleurer, encore, et j'en pleure encore aujourd'hui.
En fait je n'arrive pas à accepter qu'il ait été rejété comme ça, si rapidement, sans réelle raison valable à mes yeux.
Je précise que ceci n'est pas une critique de l'école en général mais d'un cas particulier.. Je suis d'ailleurs souvent la première à défendre maitres et maitresses.
Le voilà donc de retour à la Halte Jeux chaque jour. On l'y respecte, on ne lui met pas la pression, et après deux mois de coupure, il lui à peine fallu quelques heures pour se remettre dans le bain, le tout sans couche et sans aucun accident.
De mon côté également, j'essaie non pas de faire l'école à lamaison, mais de continuer à lui montrer le maximum de choses, de lui apprendre quelques trucs.
Pourquoi j'ai écrit tout ça ? Parce que je ne vois pas l'intêret de mentir à chaque fois qu'on me demande si Jajaja s'est fait à l'école, si ça se passe bien pour lui. L'école ne lui en pas laissé le temps. Et puis pourquoi cacher certaines choses ?
Comme l'a si bien écrit Marie hier, je ne ferais pas comme si...
Ca se passe bien chez les copines et j'en suis très contente pour elles, pour leurs enfants. Mais tout ne se passe pas toujours bien et je trouve ça inutile de le cahcer, d'autant que qui sait, d'autres mamans ont peut être connu ça.
Je remercie toutes les personnes à qui j'en ai parlé et qui ont toujours été de bon conseil et un vrai soutien pour moi, elles se reconnaîtront.
Et j'espere vous raconter une deuxième vraie rentrée positive, comme j'aurais aimé le faire pour la première.
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