Devenir maman m'a donné un je ne sais quoi de mélancolique, très tournée vers le passé. Mes enfants me ramènent sans cesse à mon enfance, heureuse et sans nuage, même si la leur, tout en étant heureuse, je crois, n'est pas aussi simple à vivre pour un tas de raisons.
Quand je repense à moi il ya de ça à peine dix ans, je revois une femme vivant au jour le jour, ne se retournant jamais en arrière.
Le déménagement du à l' arrivée de l' empereur, son entrée à l'école, la naissance de Jajaja, un nouveau mode de vie, tout ça a fait de moi, lentement mais sûrement un être profondément nostalgique.
Tout autour de moi me replonge vers les années1975/1990 : j' habite depuis 6 ans dans une maison ou j' ai grandit avec mon cousin, mon fils fréquente la même école élémentaire que celle ou j' ai moi même fait ma scolarité, j'ai développé des intérêts pour les vide greniers, la photo argentique, le bois, les années 70, le vintage...
Et quand je joue avec l' empereur , là c'est un grand bond dans le temps, parce que finalement, malgré les toupies, les cartes Pokémon, les Transformers et j'en passe, les jeux de mon enfance ont encore de beaux jours devant eux dans la cour de l' école.
Alors on joue à la marelle, j' ai perdu en souplesse mais pas en énergie, aux billes même si visiblement les règles ont changé, à pierre, feuille, ciseaux, même si l'empereur triche et ne sort pas sa main en même temps que moi, à 1 2 3 soleil et à cache cache.
J'adore jouer avec lui, je régresse complètement, ça fait du bien, et je perds 30 ans simultanément.
A chaque fois, je repense a mes 6 ans, je pense aux copines de l' époque, au goût des graines de tournesols grillés, au chewing gum en tube, à ce spectacle de Nagawika, au pot à crayon en coquillages réalisé pour la fête des mères...
Je me revois au même âge à travers ses yeux, le fait qu'on se ressemble, bien que lui soit beau, n'y est pas étranger non plus.
" Ce comportement s’avère problématique quand les individus sont eux-mêmes parents. Car en renvoyant à leur enfant sa propre image et non celle d’un adulte consistant, ils l’empêchent de se projeter dans l’avenir. "
J' ai aussi depuis que je suis maman des liens très forts avec ma propre mère. J'avais peut être peur de la perdre inconsciemment avec l' arrivée de mes enfants alors je me suis rapprochée d' elle, je ne sais pas trop.
« Ils ont souvent une vision paradisiaque de leur enfance, qu’ils ont idéalisée en l’associant au règne de l’enfant roi, et craignent d’en perdre les avantages en grandissant. Ils confondent l’affection qu'on leur porte avec l’attention et le temps qu'on leur consacre. »
Je ne sais pas si ça me rassure de me raccrocher au passé mais ça m'aide souvent à tenir bon face à l'adversité, à nos soucis d' adultes, à mes responsabilités parfois lourdes de parents.
« A la vie adulte, très souvent connotée négativement, on préfère l’enfance et l’adolescence, d’où l’on vient et dont on espère garder encore quelques traits »
J'ai sans doute ce désir de me réfugier en enfance pour fuir le monde réel , pas toujours, mais parfois ça me fait vraiment du bien.
C'est une grosse bulle d'air dans mon quotidien
Sources : Article D' Amélie Cordonnier pour Psychologies.com
Jean-Pierre Boutinet dans L’Immaturité de la vie adulte (PUF, 1999)
Ceci est ma petite contribution aux Vendredis Intellos
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