Mon fils me surprendra toujours. Souvent en bien, quelquefois en mal, mais il a cette capacité à bousculer ma vie et mes idées préconçues.
Depuis qu'il est en vacances, chaque jour nous allons faire une promenade en vélo, et mercredi dernier alors qu'on partait se balader, on a croisé un de ses copains de l' école. Lui sans les petites roues et l' empereur avec. J' ai senti mon fils un peu mal à l' aise, il a à peine répondu au salut de son camarade et il s'est vite éloigné. J'avoue ne pas y avoir prêté plus d' attention que cela.
En ce qui concerne les petites roues, on en a déjà parlé ensemble. Il ne se sentait pas prêt, jene voulais pas le forcer.
Je lui ai dis qu'on attendrait l' été, Les longues soirées, l' air doux, les promenades du soir, je nous y voyais déjà.
Son papa en train de le pousser pour qu'il prenne son élan, moi en train de l' encourager, et accessoirement son petit frère en train de lui courir derrière.
Oui mais voilà, Jeudi, il est venu me voir et m' a demandé de les enlever ces fameuses petites roues.
C'est donc armé de la clé qui va bien que je les ai démonté, mise de côté et que je l' ai fébrilement accompagné, vélo à la main.
On avait prévu d' en faire seulement l' après midi mais son pays passant par là il l' a réquisitionné pour aller essayer d' en faire dans la rue devant la maison qui est toujours fermée a cause des travaux.
Le temps d' aller chercher le tout petit et nous voilà sur le bitume. Comme dans les films américains, j' imaginais voir mon père à ses côtés, le poussant, lui maladroit chancelant, pour finalement devoir freiner avec le bout de ses chaussures. Et bien pas du tout...
Quand nous sommes arrivés, je n' ai pas tout de suite vu mon fils, j' ai cru qu'il était tombé. Mais rien de tout ça. Le voilà qui pédalait, seul, sans les petites roues, sans personne pour le pousser, c était pour lui d' une facilité déconcertante.
Décrire combien j' étais fière, heureuse, et combien mon coeur de maman a vibré serait impossible aucune mère n' a pu ressentir ça avant moi ( des millions en fait mais jene veux pas le savoir )..
Il m' a regardé avec son grand sourire, a fait plusieurs tours et détours avec un air qui semblait me dire " Tu as vu maman comme je suis fort, comme je suis grand, tu peux me faire confiance... "J' en ai eu les larmes au yeux.
Mon air béat n'a pas quitté mon visage de la journée, pas plus que son sourire le sien.
Le soir il s'est précipité sur son père pour lui annoncer, une fois, deux fois, dix fois ...
Et avant de me coucher, j' ai pensé à l' article que j' avais écrit la veille de tout ça, j' ai pensé à tous ces gens qui le pense maladroit, empoté et je me suis dit qu' il avait pris là une sacrée revanche.
Et je ne me lasse pas de l' entendre s' extasier " Je fais du vélo sans les petites roues, tu te rends compte maman ? "
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