Je n' achète jamais de magazine féminin. Des magazines de cuisine, de culture, de voyages, de mamans oui, mais pas de magazine féminin. Sauf en cette période printanière et ce chaque année.
Pourquoi ? Parce que sortent en ce moment tous les numéros spécial maigrir et que depuis que j' ai 18 ans, j' ai gardé cette habitude annuelle. A chaque fois, le nouveau régime miracle du moment, les crèmes minceur, les exercices a faire. Ça ne s'explique pas, ça me dépasse même mais j' adore ça.
Alors comme j' ai les magazines entre les mains, et que j' ai quand même dépensé 2 euros pour lire seulement une dizaine de pages, je lis tout le reste, et je ne m' y retrouve pas.
Et a chaque fois la même question me revient en tête : A quelles femmes s' adressent ils ?
Je ne dis pas qu'aucun sujet ne m' intéresse, certains articles me font même rire, me questionner, je découvre de nouveaux sites, mais alors dès qu'il s' agit de sortie, de mode, de beauté ou de déco, je me sens absente.
Peut être parce que je ne suis pas une consommatrice acharnée, et ce pas forcément par manque d' envie mais aussi par manque de moyen
Les sorties d' abord. Vous me direz ce n'est pour ce que je sors, oui peut être, mais les adresses données et recommandées se trouvent pour la majeure partie sur Paris et en région parisienne. Rares sont les restaurants, bars, boutiques, expos, épinglées en province. Autant je comprend que les opés blogueuses se fassent sur la capitale qui centralise tout, autant on ne me fera pas croire que les lectrices de ces mensuels n' habitent pas aussi a Lyon, Marseille, Pau, Rouen, Roubaix, Colmar et j' en passe et qu'il ne se passe jamais rien sur place.
Mais je crois que ce qui me fait le plus bondir, ce sont les prix des objets qu'on nous présente.
Sur 100 lectrices, combien peuvent se payer ce qui leur est proposé comme un plateau a 259 euros, une boite a thé a 225 euros, une lampe a poser a 2450 euros, la cure de thalasso de Berenice Bejot a 1740 euros ?
Et même quand on parle de mode de saison a prix mini, pour moi des mules a 159 euros ce n'est pas un prix mini, un pull a 70 euros non plus, pas plus qu'un débardeur a 40 euros, ou une robe a 145 euros et un pantalon a 179 euros. Tout cela reste inabordable pour ma bourse, et pour celles de centaines de femmes qui gagnent a peine le SMIC, voir beaucoup moins.
Les femmes qui y sont interviewées sont d' ailleurs rarement hôtesse de caisse, ouvrière en usine, manutentionnaire, chômeuse mais plus souvent cadre, journaliste, artiste...
Je comprends très bien que ce genre de publication a aussi pour vocation de faire rêver, et je trouve ça bien et salvateur dans cette société de plus en plus dure, mais ne faudrait il pas faire rêver tout le monde, redescendre un peu sur terre de temps en temps et s' adresser aux femmes dans leur globalité, leur donner la parole a toutes ?
Penser aux mères au foyer, aux provinciales, aux femmes modestes, à celles qui en achetant leur magazine espère un jour qu'on leur parle d' elles, qu'on leur parle à elles.
Mais ce n'est pas propre qu' aux magazines féminin. Les médias nous rabattent les oreilles de classe moyenne, mais rarement de classe modeste.
Combien de série télévisée avec un héros qui serait par exemple sidérurgiste ou éboueur ?
Combien de film ? Combien de romans à part dans les grands classiques du 19 ème siècle.
Des documentaires parfois, sur les paysans, les usines, mais toujours en deuxième partie de soirée voir plus tard.
Cette classe modeste, j' en fais partie et j' aimerai qu'on s' adresse aussi un peu plus à moi parfois
Non je n' ai pas chopé une mélanchonite aigue mais j' aimerai que le reflet de la société qu'on me renvoir dans la presse soit celui de celle dans laquelle j' évolue.
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