Cette phrase, je redoute de l'entendre depuis la naissance de Jajaja et avant hier elle a enfin été lâchée par l' empereur.Lui qui jusque là n'avait jamais montré aucun signe de jalousie, au contraire, a balancé ces mots à ma mère, mon père, et à moi même. Son père était au boulot, il a évité ça.
Avant la naissance de son petit frère, l' empereur est resté 4 années entières à vivre, à être choyé comme un fils unique. Du coup j'appréhendais vraiment l' arrivée d'un nouveau petit habitant à la maison, un bébé avec qui il allait devoir partager ses grands parents et ses parents. Et puis non, ça s'est merveilleusement bien passé, comme dans un épisode de Docteur Quinn ou de la Petite Maison dans la Prairie.
Même si au départ il ne faisait pas trop attention à ce petit être qui passait son temps à manger, dormir, manger, dormir, en grandissant j'ai vu naître entre eux une grande complicité, tellement touchante et mystérieuse pour moi qui suis fille unique.
Quand ce n'est pas le petit qui cherche le grand c'est l'inverse et il ne se lâche plus d'une semelle. Les lattes de mon sommier et mon matelas prennent cher tous les jours sous les sauts de mes deux acrobates. L 'empereur prend immédiatement la défense de son frère quand on le gronde. Il ne supporte pas de le voir pleurer. Et rare sont les fois ou il joue avec lui et ou il finit par dire qu'il en a marre.
Et moi, à chaque gâté, à chaque main dans la main, chaque course, chaque fou rire commun, je fonds comme neige au soleil. Je sens que quand ils seront trois je vais carrément me liquéfier.
Et si jusque là, l'empereur a toujours sensé que je l'aimais plus parce qu'il était le premier malgré mes nombreuses explications pour lui expliquer que j'aimais tous mes enfants de la même façon, quelques chose lui a fait penser Lundi que la tendance s' était inversée. Et je sais exactement ce que c'est...
L'empereur est aussi adorable qu'il peut être pénible et parfois ( souvent ) je dois répéter 8 fois la même chose avant qu'elle ne soit faite, et entre midi et deux, tous les jours, la même musique " L'empereur c'est l'heure d'aller à l'école, remets tes chaussures ! ". Et c'est la même chose toutes les minutes pendant cinq minutes, jusqu' à ce que je hausse le ton parce qu'on est presque en retard. Et c'est justement après une de ces séances qu'il a sorti la fameuse phrase.
Et si il est parti à l'école avec quelques larmes ce jour là, j'ai pu en discuter avec lui le soir et il m'a avoué qu'il avait dit ça parce que je cite " vous m'engueulez toujours moi et jamais lui ", ce à quoi je lui ai fait comprendre que le taux de mécontentement des parents étaient proportionnels au pourcentage de bêtises des enfants.
Mais aussi que l'amour des mamans ne passent pas d'un enfant à l'autre, juste que son coeur grandit à l'arrivée de chaque nouvel enfant pour leur donner à chacun, la même dose d'amour.
Je suis poète à mes heures et mère une grande partie du temps qui reste.
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