Un peu angoissée, non carrément flippée, je recherchais auprès de mes semblables, des mères de familles aguerries à l'exercice, des conseils, voir de la compassion. Et je me suis alors dit quoi de mieux que Facebook et les copines pour être totalement rassurée. Rassurée finalement ne fut pas le mot.
On dira plutôt encouragée, et en train de se poser encore plus de questions au dixième "bon courage " ,accolé à des mots comme Doliprane, braillards, crevant, chaussettes perdues, cheveux mouillés...
Je ne sais pas à quoi je m'attendais avant d' y aller. Je n'avais surtout jamais accompagné de sortie scolaire depuis que mon fils est entré à la Maternelle. Mais il faut dire que là, la maîtresse ne m'a pas trop laissé le choix. C'est qu' autant ça doit se bousculer pour de nombreuses autres activités autant pour la piscine, il ne doit pas y avoir foule.
Et puis surtout, ce qui m'a vraiment décidé, c'est mon fils et ses yeux à la Chat Potté. Il était tellement content le jour ou il m'a vu inscrire mon nom, deux fois en plus, sur le tableau des mamans volontaires, que je n'avais pas pu refuser.
Sinon, j'aurais suivi les conseills d' E-zabel " jamais de piscine comme première sortie scolaire. Préférez une sortie calme ". Mais il était déjà trop tard.Malgré ça j'a fini de peaufiner ma sortie avec elle :
" Sac ou pas ? Pas sac ! "
" Bottes ou Baskets? Baskets "
Ainsi que quelques commandements :
- Aucun enfant tu n'abîmeras ou ne perdras.
- Bien manger le midi tu devras.
- Des vitamines tu prendras.
- A 20 heures au lit tu seras.
Merci E-zabel pour ces règles de survie de base en milieu hostile et humide.
J'étais prête ,dans mon corps, dans ma tête, jusqu'à ce que mon fils à une demie heure du départ m' assure que toutes les mamans, même celles qui ne vont pas dans l'eau étaient en maillot. De gros doutes et un sondage express via les réseaux sociaux plus tard, j' ai quand même enfilé mon maillot ( une chance je m'étais épilée le week end ). Comme ça au pire des cas je l'avais sur moi, au meilleur des cas, ça avait un petit goût d' été.
A 13h20, j'étais devant l' école avec 6 autres mamans. Ce sont alors formés deux groupes bien distincts, les habituées, qui avaient toutes l' agrément, et les autres pour qui comme moi c' était la première fois. Le bus aurait déjà du être là mais pas cette fois. Les élèves en rang dans la cour commençaient à s'impatienter et à crier " On veut le bus, on veut le bus ! ".
20 minutes plus tard, toujours pas de bus et l'ombre de l'annulation planant sur la sortie. dans ma tête je me suis sentie mi soulagée, mi déçue pour mon fils.
22 minutes plus tard, le bus est là. Tout le monde grimpe, les enfants d'abord, 48 en tout, puis les maîtresses, 2, et les mamans 7.
6 c'est le nombre de kilomètres qui nous séparent de la piscine. Et le trajet se passe plutôt bien, même si mon fils a presque pleuré de ne pas pouvoir être à côté de moi et qu'une bande de quatre gamins hurlent un peu plus fort que les autres.
Arrivés sur place, à la piscine ou moi même en primaire j'ai appris à nager, je m'attendais à un marathon de chaussures à enlever, de bonnets à enfiler, d'enfants à emmener faire pipi mais pas du tout. Je ne sais pas si ils sont super bien rodés ou tous très débrouillards mais en moins de 5 minutes et quasiment sans l'aide de personne, ils étaient déjà tous prêt à plonger leurs pieds dans le pédiluve et à accéder à la piscine.
" Groupe 4, les crevettes, par ici ", l'empereur est une crevette et j'ai suivi le mouvement. J'ai du serrer quelques frites, attacher quelques ceintures, et la séance a tout de suite commencé. Privilège suprême ou pas, la maîtresse m'avait confié sa pochette.
Avant que ça ne devienne vraiment sérieux j'ai fait une photo et je me suis concentrée sur mon rôle. Avec 3 mamans ayant l'agrément dans l'eau, 3 maîtres nageurs et deux maîtresses, il faut bien reconnaître que les 3 autres mamans et moi étions plutôt spectatrices et qu'on a bien pu en profiter pour regarder nos enfants respectifs.
Un des maîtres nageurs était un de ceux qui m'apprenait déjà à nager en 1983, dingue !
L'empereur n' était pas rassuré et je l'ai vu tout de suite. J' ai même du venir lui glisser quelques mots réconfortant a l'oreille. Et quand pour la deuxième fois, il marché sur l'eau via un grand tapis, sans avoir peur, et jusqu' au bout, j' ai senti les larmichettes monter mais je suis restée digne.
40 minutes plus tard, la séance était déjà terminée. On a rangé le matériel, recompté les enfants et on est retourné aux vestiaires. Là j'ai repensé à l'enfilage de chaussettes mouillées et au séchage de cheveux mais non rien de rien, ces enfants ont tous des parents exceptionnels qui leur ont tout appris. J'ai juste eu à refaire une paire de lacets. Et à aider mon fils a s'habiller car il est aussi long pour le faire à la piscine, qu'à la maison.
On est tous sortis et les enfants on goûté dehors. Les maîtresses, la maître nageur, les mamans, l'ont toutes félicité pour son courage car comme est venu me le dire en aparté la maîtresse, les deux séances précédentes, c'est a peine si il osait rentrer dans l'eau. Il a fait des efforts, il a voulu que je sois fière de lui, c'était réussi.
Au retour, j' étais assise à ses côtés et je l'ai laissé repartir dans la cour de récréation, disant au revoir à la maîtresse et aux autres mamans.
Et le soir, il ne nous a parlé que de ça à table. Il était tellement heureux. Et à la question " tu étais content que je sois là ? ", il a répondu " Oh oui ! Mais C il a dit que tu étais un peu bizarre ".
M'en fous j'ai réussi ma première sortie en tant qu'accompagnatrice haut la main.
Je m'étais inscrite le 9 aussi mais elle est annulée, dommage...hum...
N'empêche qu' à 20 heures, j'étais presque au lit...
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