Il y a deux ans, j'avais évoqué ici le sujet une fois ou deux sans trop m'attarder par respect pour mon fils, l'empereur a été harcelé. Je l'ai très peu évoqué mais je l'ai fait quand même parce que c'est un sujet trop important pour le passer sous silence.
De plus en plus important et grave parce que dernièrement j'ai lu des histoires de harcèlement qui commencent à la maternelle. Non mais quel parent pourrait imaginer en laissant son enfant de 4 ans au portail de l'école que ce dernier va se faire insulter, malmener, même carrément frapper, pas moi en tout cas.
Et même en primaire, petite école, enfants qui sont ensemble depuis la petite section, je n'aurai jamais imaginé ce que subirait mon fils durant toute son année de CM2 si un matin en passant devant la cour de l'école par hasard je n'avais pas vu ce que j'appelle des agressions répétées et même si elles ne sont pas physiques.
Avec l'entrée au collège, on s'est dit, nous surtout c'est vrai, que c'était comme si tout recommencer à zéro et c'est vrai que ça a changé, en mieux, sauf qu'on ne s'était pas imaginé, ou peut être pas assez, que tout ça allait poursuivre l'empereur et qu'il ne serait jamais plus tout à fait le même.
A force de s'entendre dire qu'on est moche et qu'on est nul, même si un tas d'autres gens vous affirment le contraire, même avec le soutien inconditionnel de sa famille, peut être que même si on ne le pense pas nous mêmes, on finit par y croire un peu.
Et c'est à un pré adolescent seul et rempli de doutes auquel nous avons eu affaire toute l'année de 6 ème. Alors on a oeuvré, de notre côté à la maison, en lien avec le collège et l'équipe éducative, parce que quoi qu'on en dise avoir des interlocuteurs concernés dans l'établissement ou le harcèlement se déroule est indispensable ( et ce n'est parfois pas assez pris au serieux) et puis en le faisant aider à l'extérieur.
Je crois que sans aucunement minimiser ce qui lui était arrivé on avait pas vraiment conscience de l'ampleur des dégâts que ça avait fait chez lui et je ne sais pas pour Zozo, je ne parlerai pas en son nom, mais moi forcément je m'en suis beaucoup voulu et je me suis demandée si on avait bien fait tout ce qui était en notre pouvoir pour le protéger et l'aider à surmonter tout ça comme on aurait du.
On nous dit qu'il faut être attentif mais ne pas trop s'impliquer, écouter sans influencer, tout est une question de nuances et la frontière entre tout ce qu'il est conseillé de faire ou pas est très mince.
Mercredi, il doit se rendre dans un groupe, avec d'autres pré ados et ados afin de libérer sa parole, sans nous, et je suis sûre que ça l'aidera encore un peu plus à avancer. Rien ne se fera en un jour, mais je veux croire que petit à petit il arrivera en grandissant à se détacher de ce passé douloureux et à se reconstruire vraiment, avec une bienveillance envers soi même et une confiance en soi sincère et solide.
Ce que j'ai appris c'est qu'il faut expliqué, expliquer à celui qui est harcelé qu'il faut se défendre, en parler, ne pas s'isoler, mais aussi expliquer non pas à ceux qui harcèlent directement mais à tout ces autres camarades qui entourent nos enfants, de près comme de loin, et qui assistent régulièrement à ces scènes que de ne rien faire, ne rien dire, c'est être complice aussi d'une certaine manière.
Aujourd'hui il y a une certaine méfiance de sa part envers les autres et en même temps un profond enthousiasme a se lancer dans de nouvelles amitiés, parfois sans assez se méfier. J' essaie de lui faire comprendre que l'important ce n'est pas le nombre d'amis qu'on a, un ou deux sinceres valent mieux que dix superficiels mais aussi qu'on ne peut pas plaire a tout le monde comme tout le monde ne nous plait pas sans forcément en vouloir a la personne en question.
Un enfant sur 10 est victime de harcèlement scolaire, 12 % en primaire, 10 % au collège et 4 % au lycée et je trouve que c'est énorme. On peut penser que les campagnes de prévention sont lourdes, inutiles, moralisatrices mais je pense tout le contraire. Elles sont indispensables, c'est juste que parfois on a pas envie d'être confronté à une réalité qui nous effraie parce qu'on se dit " et si c'était mon enfant ? "
Et ce n'est pas parce que cette année il a des amis et qu'il a bien changé depuis cet été, qu'il a l'air mieux dans sa peau, que je vais baisser la garde. Je vais rester vigilante sans être alarmiste parce que ça pourrait recommencer et idem pour le Mistouflon.
Je pose ici le numéro vert de la ligne pour lutter contre le harcelement scolaire, le 3020, ainsi que le site du gouvernement, Non au harcelement que je trouve plutôt bien fait
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