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Avoir été harcelé à l'école, et après ?

Publié par Madamezazaofmars sur 24 Septembre 2018, 13:15pm

Catégories : #Zozo et les minots

Il y a deux ans, j'avais évoqué ici le sujet une fois ou deux sans trop m'attarder par respect pour mon fils, l'empereur a été harcelé. Je l'ai très peu évoqué mais je l'ai fait quand même parce que c'est un sujet trop important pour le passer sous silence.

De plus en plus important et grave parce que dernièrement j'ai lu des histoires de harcèlement qui commencent à la maternelle. Non mais quel parent pourrait imaginer en laissant son enfant de 4 ans au portail de l'école que ce dernier va se faire insulter, malmener, même carrément frapper, pas moi en tout cas.

Et même en primaire, petite école, enfants qui sont ensemble depuis la petite section, je n'aurai jamais imaginé ce que subirait mon fils durant toute son année de CM2 si un matin en passant devant la cour de l'école par hasard je n'avais pas vu ce que j'appelle des agressions répétées et même si elles ne sont pas physiques.

Avec l'entrée au collège, on s'est dit, nous surtout c'est vrai, que c'était comme si tout recommencer à zéro et c'est vrai que ça a changé, en mieux, sauf qu'on ne s'était pas imaginé, ou peut être pas assez, que tout ça allait poursuivre l'empereur et qu'il ne serait jamais plus tout à fait le même.

A force de s'entendre dire qu'on est moche et qu'on est nul, même si un tas d'autres gens vous affirment le contraire, même avec le soutien inconditionnel de sa famille, peut être que même si on ne le pense pas nous mêmes, on finit par y croire un peu.

Et c'est à un pré adolescent seul et rempli de doutes auquel nous avons eu affaire toute l'année de 6 ème. Alors on a oeuvré, de notre côté à la maison, en lien avec le collège et l'équipe éducative, parce que quoi qu'on en dise avoir des interlocuteurs concernés dans l'établissement ou le harcèlement se déroule est indispensable ( et ce n'est parfois pas assez pris au serieux) et puis en le faisant aider à l'extérieur.

Je crois que sans aucunement minimiser ce qui lui était arrivé on avait pas vraiment conscience de l'ampleur des dégâts que ça avait fait chez lui et je ne sais pas pour Zozo, je ne parlerai pas en son nom, mais moi forcément je m'en suis beaucoup voulu et je me suis demandée si on avait bien fait tout ce qui était en notre pouvoir pour le protéger et l'aider à surmonter tout ça comme on aurait du.

On nous dit qu'il faut être attentif mais ne pas trop s'impliquer, écouter sans influencer, tout est une question de nuances et la frontière entre tout ce qu'il est conseillé de faire ou pas est très mince.

Mercredi, il doit se rendre dans un groupe, avec d'autres pré ados et ados afin de libérer sa parole, sans nous, et je suis sûre que ça l'aidera encore un peu plus à avancer. Rien ne se fera en un jour, mais je veux croire que petit à petit il arrivera en grandissant à se détacher de ce passé douloureux et à se reconstruire vraiment, avec une bienveillance envers soi même et une confiance en soi sincère et solide.

Ce que j'ai appris c'est qu'il faut expliqué, expliquer à celui qui est harcelé qu'il faut se défendre, en parler, ne pas s'isoler, mais aussi expliquer non pas à ceux qui harcèlent directement mais à tout ces autres camarades qui entourent nos enfants, de près comme de loin, et qui assistent régulièrement à ces scènes que de ne rien faire, ne rien dire, c'est être complice aussi d'une certaine manière.

Aujourd'hui il y a une certaine méfiance de sa part envers les autres et en même temps un profond enthousiasme a se lancer dans de nouvelles amitiés, parfois sans assez se méfier. J' essaie de lui faire comprendre que l'important ce n'est pas le nombre d'amis qu'on a, un ou deux sinceres valent mieux que dix superficiels mais aussi qu'on ne peut pas plaire a tout le monde comme tout le monde ne nous plait pas sans forcément en vouloir a la personne en question.

Un enfant sur 10 est victime de harcèlement scolaire, 12 % en primaire, 10 % au collège et 4 % au lycée et je trouve que c'est énorme. On peut penser que les campagnes de prévention sont lourdes, inutiles, moralisatrices mais je pense tout le contraire. Elles sont indispensables, c'est juste que parfois on a pas envie d'être confronté à une réalité qui nous effraie parce qu'on se dit " et si c'était mon enfant ? "

Et ce n'est pas parce que cette année il a des amis et qu'il a bien changé depuis cet été, qu'il a l'air mieux dans sa peau, que je vais baisser la garde. Je vais rester vigilante sans être alarmiste parce que ça pourrait recommencer et idem pour le Mistouflon.

Je pose ici le numéro vert de la ligne pour lutter contre le harcelement scolaire, le 3020, ainsi que le site du gouvernement, Non au harcelement que je trouve plutôt bien fait

 

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E
Comme je me retrouve ici....moi, pas mon fils, qui est encore chez la nounou. J'ai été harcelée verbalement et physiquement pendant tout le collège et un peu au début du lycée. c'est dur et ça marque à vie. Il m'en est restée une confiance en moi très basse, une forte timidité que je n'avais pas du tout encore en CM2 (au contraire j'étais plutôt grande gueule) et qui ne s'est estompée que vers mes 25 ans...l'important selon moi c'est déjà de soutenir son enfant, de lui dire qu'il n'est en rien dans ce qui lui est arrivé. pour le reste malheureusement, difficile de faire quelque chose en tant que parent.<br /> Perso mon gros soucis c'est que mes parents ne m'ont pas cru...ma mère m'a même dit que je faisais un complexe d’infériorité...j'ai été enfin "sauvée" si je peux dire par un prof de technologie en 3ème...et je crois que cette indifférence est ce qui m'a fait le plus de mal pour plus tard. parce qu'en plus de découvrir un monde cruel, j'ai découvert que même mon entourage n'était pas fiable...<br /> mais on s'en remet. actuellement ça fait donc 14 ans que c'est fini et je pense m'en être sortie même si il reste un fond friable. bon courage à tous ceux qui vivent ça, j'avoue que c'est ce qui me fait le plus peur avec l'entrée à l'école de mon fiston...
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M
C'est d'autant plus effrayant quand on l'a vécu soi même je trouve
N
Bonjour, ma fille aînée qui a aujourd'hui 22 ans a été victime de harcèlement moral durant toute sa scolarité, le pire a été le collège , mais ça a commencé tout gentiment en primaire. J'ai fait tout ce que je pouvais pour l'aider, mais je culpabilise d'avoir échoué. C'est une jeune femme qui manque cruellement de confiance en elle, renfermée sur elle-même, timide, peur de tout, et je ne sais pas comment m'y prendre pour l'aider? Courage à vous pour votre fils,
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M
C'est toute une reconstruction sur le long terme je crois et on est en plein dedans. Courage pour votre fille
P
Depuis tous petits j'apprends mes enfants (du moins j'essaye de leur apprendre) à se défendre, à ne pas avoir honte, à dire. Je suis ultra-vigilante là-dessus car ça peut vraiment briser une personnalité. Je vois que vous avez bien pris en mains le suivi de votre grand, et cela va lui faire beaucoup de bien. Le silence a été rompu, c'est le principal dans ce genre de situations. Quant à toi, je comprends ta culpabilité mais les parents ne peuvent pas tout le temps tout voir. Parfois l'enfant ne dit pas. Une fois qu'il a franchi le pas de parler, les parents peuvent agir, et c'est ce que vous avez très bien fait.
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M
Merci
M
Manfille a ete harcelee par un petit garcon de sa classe l’an dernier. En Cm1.<br /> Heureusement j’ai mis fin au truc en qq jours. Ca n’a pas eu le temps de s’installer. Mais pendant 6 mois il avait harcelee une amie de ma fille.<br /> Donc avec sa mere on a vu la directrice. Elle a convoquee le papa de ce petit garcon.<br /> Il s’est excuse aupres des filles. Et l’histoire s’est arretée la heureusement.<br /> Mais je t’avoue que j’ai flippé. Jamais je n’aurais imaginee vivre ca en Cm1... courage ma belle. Ton fils va s’en sortir il est parfaitement entouré.
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M
Ca commence de plus en plus tôt et c'est ça qui fait encore plus peur
V
J'ai lu pas mal de livres sur le sujet dont un témoignage et la maman disait que dans cette galère tu es seule... Tu as beau appeler les numéros verts, rien n'est fait... Dans son histoire le proviseur avait été mis au courant et on lui a demandé à elle de changer son enfant d'école plutôt que de punir l'enfant harceleur...<br /> <br /> Mes fils ont eux même été harcelé... Mon grand en CM2... Par une enfant avec qui il va à la maternelle depuis ses 3 ans et avec qui il avait toujours été copain... Heureusement sa maîtresse a pris ça très au sérieux et comme il était harcelé aussi bien en classe que dans la cour, ils avaient un code qu'ils avaient mis en place et la maîtresse a ainsi pu réagir très rapidement et recadrer les enfants.<br /> <br /> Mon second fils s'est aussi fait enquiquiner l'an dernier alors qu'il était en CE2. Mais cette fois, il se prenait des coups... Des gifles, des croches-pieds pour le faire tomber à terre, etc Lorsque j'ai été voir la maîtresse, elle m'a dit que ça faisait des mois que ça durait, que cet enfant ne faisait pas ça qu'à mon fils et qu'elle ne savait plus quoi faire... J'ai dit que si ça continuait je portais plainte. Les parents m'ont écrit un mot pour s'excuser, qu'ils ne comprenaient pas l'attitude de leur fils. Et puis ça a été la fin d'année scolaire. La maîtresse les a mis dans 2 classes différentes cette année alors j'espère que ça ira...<br /> <br /> Mon grand est au collège cette année et je suis vigilente, on parle beaucoup. J'ai tellement peur qu'il se fasse embêter et qu'il décroche ensuite scolairement...
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M
Merci pour ce témoignage fort
M
En tant que parents on doit toujours être vigilants à ce que notre enfant ne devienne ni un harceleur ni un harcelé. J'essaie de développer l'empathie chez eux et la confiance. Pour le moment je pense avoir réussi. Je sais que mon aîné se prend parfois des réflexions sur sa taille et que l'année dernière c'était devenu un complexe pour lui mais pour le moment ça semble aller. De toute façon quand ça ne va pas il devient insupportable à la maison et parle/crie en dormant. C'était resté au stade de la taquinerie plus que du harcèlement mais il ne le vivait pas très bien.
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M
Les harceleurs trouvent toujours quelque chose, la taille, les dents, c'est tout de même assez terrible
M
Notre fille a découvert l'école maternelle et les coups à la récré, proie facile, elle ne parlait presque pas en petite section. <br /> La maîtresse/directrice n'a été d'aucune aide et estimait que "ça les renforce". <br /> En tant qu'ex prof et parent, ça me met doublement en colère car je l'ai tellement entendu le message "ça a toujours existé, ça forge le caractère". <br /> Actuellement en primaire et sans souci, je redoute les années collège et le ravage des réseaux sociaux, la e-réputation ...<br /> J'espère que l'Empereur sera bien dans ses baskets.
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M
Je l'espere aussi
V
Voilà bien ma hantise ... Mon fils n'est qu'en maternelle et je piste dès qu'il revient avec une griffure ou autre. Je sais que je suis dans le "trop", mais c'est plus fort que moi ! Je pense que c'est une épreuve pour les enfants mais aussi pour les parents qui doivent se sentir tellement impuissant ... En tout cas tu as l'air de prendre toutes les bonnes initiatives et je suis sure qu'avec cet entourage et votre bienveillance tout cela ne sera pour lui qu'un mauvais souvenir, qui peut être même lui donnera des armes et le rendra plus fort pour la suite ! Courage à lui et à vous, le meilleur est à venir !
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M
J'espere que plus tard on pourra presque en rire
V
Salut... alors pour moi c'est un sujet qui me tient a coeur, qui m'interpelle, qui me preoccupe... pour MES enfants mais aussi pour les autres.. je pense aux "harcelés" mais aussi au "harceleurs", je pense aux maître/maîtresses, aux parents, a toute la communauté éducative.. et j'ai un regard assez pessimiste... En effet, jai fait ma scolarité en France mais aussi en Argentine. J'ai travaillé 10 ans dans des écoles argentines et, même si l'education argentine n'est pas dans une tres bonne situation, depuis quelques années, les ecoles travaillent énormément sur ces sujets. On travaille comme une matière à part entière le respect, la bienveillance, la solidarité, le bullying. Car on sait les dégâts que cela engendre sur nos enfants et donc notre société. Le harcèlement est une douleur silencieuse et mise en silence par la plupart. On pense que si on n'en parle pas, ca ne se produit pas. Et je crois que ce n'est pas quelque chose de facile à entreprendre mais pas impossible, loin de là: Déjà ouvrir les ecoles et les salons de classe aux familles, à la communauté entière, trouver des temps de partage entre camarades, plus de projets interpersonnels, apprendre aux enfants à se connaître (ce n'est pas évident pour les adultes alors pour les enfants?), ouvrir le dialogue et bannir la ségrégation (pas que avec des diktats sinon la comprendre pour l'appréhender). On est dans une société qui n'est déjà pas très sociale et bienveillante, donc après on demande aux enfants d'être des petits anges pleins d'empathie... Mon fils a eu un choc culturel énorme qd il est arrivé dans une école française où les régles et le bon comportement prime sur le bien-être et j'ose dire le bonheur des enfants (on dirait qu'un enfant ne doit pas chercher le bonheur à l'école même s'il y passe 80% de sa journée). Il y a des maîtres/maîtresses adorables, je ne fais en aucun cas un procès aux enseignant(e)s car c'est un constat général de tous les protagonistes de l'école (prof, parent, avs, personnel de maintenance, de cantine, etc). On accepte trop facilement que "la cour de récré c'est pas le monde des bisounours" ou que "les enfants sont cruels" et moi, je suis convaincue que les enfants n'ont que du bon mais qu'il faut les aider (à la maison, à l'école, au centre aéré, avec ses grands-parents, dans la rue, dans les magasins, à la télé, etc) et ne pas les laisser seuls. Ne pas se résigner à que c'est ça la vie, que ce nest pas facile de se faire un chemin et que la vie a sa dose de difficultés. Nous avons change d'école (car on a déménagé a qq kms) et ça a changé le quotidien de mes enfants. Ils se sentent bien (enfin!) mais je continue de voir que bien des choses pourrait être faîtes pour que les enfants s'entendent, se connaissent, se repectent, s'apprécient... Je ne perds pas espoir (même si j'ai dit que j'étais pessimiste)... la bise! (Et pardon pour ce pavé!!!)
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M
Quelle force dans ton commentaire, merci !
T
Le pire de tout, c'est qu'il y a plus de harceleurs que de harcelés, et il faudrait aussi former les parents là dessus c'est à dire chercher à savoir si son enfant n'enquiquine personne. A force de se voir comme le chéri de la famille qui peut être une victime potentielle, le fiston ou la fistonne se permet de harceler les autres . Pour une victime, il y a plusieurs bourreaux, souvent 3 au moins, du coup, il faut multiplier les chiffres et se sentir aussi de bons parents en posant la question "ceux que tu n'aimes pas, tu ne les embêtes pas? "
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M
Je suis tout a fait d'accord avec toi sur ce point
B
je n'ai rien à ajouter tu as tout dit / en parler en parler en parler<br /> être là attentif <br /> et tout en nuances <br /> pas facile du tout mais surtout ne culpabilise pas <br /> vous avez été là et fait ce qu'il fallait , géré avec l'équipe <br /> <br /> j'espère que ce groupe va continuer à l'aider et que ce de ce moment douloureux il fera quelque chose de plus fort en lui<br /> <br /> bon courage
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B
P'tit Mec N°4 a des soucis de ce genre aussi …<br /> Je connais bien les petits c** qui l'emm******, je les avais dans ma classe ; compliqué de les gérer. On essaye d'armer le P'tit Mec en prévision du collège (il est en CM1), ce n'est pas facile ...
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M
Ca ne doit pas etre simple effectivement en tant qu'enseignantes toi même<br /> J'espere que tout ira bien