J'ai toujours été une maman relativement stressée par la rentrée, pas que relativement d'ailleurs, quand l'empereur est rentrée à l'école j'étais pétrifiée, idem pour les réunions, les spectacles de fin d'année et j'en passe. Tout ce qui touchait au scolaire me pétrifiait. Et il a fallu que Jajaja fasse sa première rentrée, avortée, pour que tout change, soit 7 ans.
Parce qu'une fois qu'on a un enfant "différent" qui doit rentrer à l'école, qu'il soit atteint, d'autisme, porteur de trisomie 21, Dys, à partir de ce moment là, on change de regard sur l'école. Parce que cet endroit que j'ai toujours défendu et que je défendrai encore d'ailleurs, nous fait sentir qu'on est pas tout le temps tout à fait le bienvenu.
Et trouver le cartable, acheter les fournitures, une nouvelle tenue parfois devient alors tout à fait secondaire, les premiers temps en tout cas. Car pour chaque parent d'un futur élève atteint de handicap, un long parcours commence avant même la rentrée, notamment si ce dernier doit être accompagné dans la classe par une AVS ou AESH, j'avoue que je suis restée bloqué sur le premier terme.
Demander un dossier à la MDPH, le remplir, n'oublier aucun renseignement, rédiger même carrément un projet de vie, même quand notre enfant n'a que 3 ans. Il faut s'y prendre bien à l'avance, et puis ensuite attendre, stresser, croiser les doigts, n'être sûr de rien même quand la notification positive de la MDPH arrive parce que souvent malgré ça les signatures de contrat tardent et les attributions ne sont parfois pas faites pour la rentrée.
On ajoute au parcours déjà pas forcément facile de ses parents et de enfants de la difficulté dans la difficulté. Mon fils, n'était pas qu'un simple dossier déposé sur le bureau de la MDPH, tous ses enfants ne sont pas des numéros, ce sont des élèves à part entière et trop nombreux sont encore ceux qui en ce mois de Septembre trouvent la porte de leur école fermée faute d'accompagnement adaptée.
Le système français par rapport à celui de certains pays voisins européens a des années de retard et je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Pourquoi 8 enfants autistes sur 10 par exemple puisque ce sont les chiffres que je connais le mieux n'ont pas la possibilité d'aller à l'école.
Je sais je râbache tout le temps les mêmes chiffres et je sais que ça ne fait pas évoluer la situation, mais je les répeterai encore et encore jusqu'à ce que les choses changent. Parce que cette année encore beaucoup trop d'enfants ne pourront encore pas franchir le portail de l'école.
Je pourrais m'en moquer maintenant que Jajaja n'y est plus mais je me suis trop battue pendant 4 ans pour ne pas continuer à penser aux autres, pour ne pas espérer faire un peu bouger, notamment au niveau de l'école de mes enfants, les mentalités, que ce soit au niveau des parents ou des enseignants.
L'école, si elle n'est pas une fin en soi, reste quand même un des meilleurs systèmes d'intégration qui soit lorsqu'elle est encore à visage humain. Et je pense encore à tous ses parents et enfants que j'ai rencontré via les réseaux sociaux, que j'ai appris à connaitre, à qui je me suis attachée, et pour qui cette année encore il va falloir se battre
Si vous connaissez des parents qui se battent autour de vous pour que leurs enfants puissent simplement avoir une AVS et la chance d'aller à l'école, parlez leur, signez leurs pétitions, donnez-leur un sourire, échangez quelques mots, faites simplement qu'ils ne sentent plus seuls dans leur combat, c'est une des choses qui avec mon fils, m'a le mieux aidée à tenir le coup et à aller de l'avant.
Et on peut commencer tout de suite...
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