
C'est fou comme plus les enfants grandissent et moins les gens pensent qu'on a de choses à dire sur eux alors que c'est tout le contraire.
Depuis Septembre, j'ai vu mon fils se révéler du haut de ses 11 printemps. La si redoutée rentrée au collège n'est finalement devenue une angoisse que pour moi, en ce qui le concerne cette nouvelle étape a plutôt été synonyme de liberté.
Pas évident pour moi de le voir moins, rarement le matin, plus le midi, tard le soir, c'est que j'avais mes petites habitudes mais tout ce changement, ce rythme soutenu, ces longues journées, c'est visiblement exactement ce qu'il lui fallait.
Oh tout n'a pas été si simple, les séquelles de l'année dernière, les "je crois que n'oublierai jamais" sont toujours présent mais de moins en moins, l'équipe éducative du lycée en binôme avec nous l'aidons à avancer. Evidemment que ça me fait du mal de constater que les cicatrices du passé ne se sont pas encore refermées mais pour le coup je crois qu'avec le temps et des gens bienveillant ça peut aller beaucoup plus rapidement.
Il a des copains, fait des concerts, suit des stages de chorale, des tournois de badminton, de bridge, il commence enfin à trouver une petite place.
C'est comme ça, petits pas après petits pas, petite brique de confiance après petite brique de confiance qu'il a décidé de s'inscrire pour participer a la semaine de ski organisé par le collège et le départ c'était hier.
Je n'ai pas eu besoin de porter son sac alors qu'avant il s'en serait allègrement débarrassé, il est tout de suite allé vers ses amis pour anticiper la répartition des chambres, s'est précipité pour glissé sa valise dans le coffre, j'ai eu l'impression d'être simple spectateur et pas accompagnatrice comme ça avait été le cas les autres fois, lui ne me lâchant pas d'une semelle, et ça m'a fait tout drôle.
Ca fait du bien de le voir comme ça, c'est beau de le voir grandir mais c'est un peu difficile aussi je trouve et après tant d'année à se demander quand est ce qu'il allait enfin être autonome et ne plus m'appeler à tout bout de champ, hier, quand ça n'est pas arrivé et qu'il n'a pas eu besoin de moi pour rien, ça m'a fait un petit pincement au coeur.
Jamais contente ces mamans qui se disent trop sollicitées et qui verserait presque leur larmichette parce que leur premier bébé a décidé de se débrouiller, l'ambivalence de la maternité ne s'arrête donc jamais.
Je n'ai même pas eu le temps de l'embrasser comme je l'aurai voulu que déjà ils étaient tous montés dans le car, mais j'ai vu un grand gaillard qui restait debout et cherchait un peu partout du regard, et c'était pour me trouver moi, me faire un dernier coucou, plein de derniers coucous et j'ai souri, beaucoup...
Pour une fois je ne stresse pas et on ne m'a pas toujours connu comme ça n'est ce pas pour ceux qui me lisent depuis longtemps et ont eu droit aux deux départs précédent en classe verte.
Ok j'attends quelques SMS qui n'arrivent jamais et j'en écrit quelques uns qui restent sans réponses, trop occupé qu'il est entre ses copains et le ski, vous avez remarqué comme je relativise bien ? Je pense à lui plusieurs fois par jour mais j'ai la sensation qu'il est bien alors je le suis aussi. On dirait bien que celui des deux qui grandit n'est pas toujours celui qu'on croit.
Je pense aux souvenirs qu'il va se forger, aux belles rencontres qu'il va faire, a la galère des repas aussi et j'imagine sa tête devant un plat de lasagnes, aux expériences, aux découvertes, à son visage bronzé démultipliant ses tâches de rousseur, aux centimètres que j'aurai l'impression qu'il a pris, à ses mots qu'il faudra lui arracher de la bouche et à tous ceux qu'il n'arrêtera pas de prononcer, aux milles et une choses qu'il aura à nous raconter à son retour.
Et puis peut être une première étoile...
Aujourd'hui pendant que mon aîné faisait ses premiers pas sur des skis, son tout petit frère faisait les siens à la halte jeux, ma vie de maman, ce grand écart permanent...
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