Je lis ces jours ci pas mal de commentaires qui ont pour sujet l'autisme et plus précisement qu'est ce qui fait qu'on devient autiste. Et se rendre compte que certaines personnes pensent que l'autisme se provoquerait ou s'attraperait comme un rhume me fait, je ne sais pas si c'est bondir ou de la peine, mais c'est très étrange.
Croire que laisser les enfants trop longtemps devant des écrans le fera devenir autiste, penser que selon l'alimentation donné à bébé il sera autiste, supposer que les vaccins puissent rendre autiste (sur ce dernier point je suis un peu plus modérée, l'ayant moi même pensé) c'est quelque chose que je lis de plus en plus souvent et ça me fait peur autant que ça m'agace.
Ca me fait peur parce que j'ai l'impression qu'on essaie de rassurer les parents, de leur dire que si ils suivent le parfait manuel du parent qui suit les bons conseils des uns et des autres, leur enfant, sans écran, sans gluten, sans vaccin, sans mère poule, évitera tout trouble du spectre autistique.
Parlons en de la mère, poule, louve, cool, choisissez, ce sera toujours celle par qui tout arrive,car sachez le quand on a un enfant handicapé c'est toujours du côté de la mère que l'on va chercher, comme bien souvent me direz vous.
" Votre grossesse s'est bien passée ? Et l'accouchement ?" " Vous l'avez allaité ?" "C'est vous qui le gardez ?" " Vous le couvez beaucoup ?". Couver, le mot est lâché, et puis il faut bien trouver une petite part de responsabilité aux parents, mais pas au père non, à la mère ça suffira.
Comme si je ne culpabilisais pas assez au départ pour l'autisme de mon fils, pensant que j'avais sûrement fait quelque chose de mal pendant ma grossesse, que je n'avais pas assez agit comme ci ou comme ça, pas assez joué avec lui, pas assez câliné, voilà que certains professionnels au moment ou je commençais à comprendre que rien n'était de ma faute en remettaient une couche.
Et on a beau savoir tout au fond de soi que c'est un trouble du développement, la sensibilité, la mienne en tout cas, celle qui me fait monter les larmes aux yeux dès qu'on me parle de mes enfants, peu importe lequel, fait que c'est toujours difficile de ne pas replonger dans des travers qui font que je cherche a nouveau ce que j'ai pu louper avec mon fils.
J'ai mis plusieurs années à me dire une bonne fois pour toute que non je n'y étais pour rien mais je pense à tous ces parents, toutes ces mères surtout, qu'on remet toujours en cause, sur qui on fait peser parfois les causes du handicap de leurs enfants, aux petites phrases assassines, aux regards de travers.
A l'inverse, il y a l'autre parent, l'allié indispensable, souvent oublié lui pour le coup dans cette histoire de handicap, mis de côté, celui qui peut être s'énervera parce qu'on vous pose toujours les mêmes questions, parce que plutôt que de causes qui n'existent pas ce sont de solutions concrètes dont on a besoin, celui qui finira par prendre la parole à notre place parce qu'il sent bien que cette fois là c'est celle de trop.
A ces mères qui se reconnaissent ici, j'ai envie de leur dire que ça passera et qu'un jour ça ne les atteindra plus mais qu'il faut du temps parfois pour digérer des mots qu'on aurait jamais voulu entendre. Ca passe parce que notre priorité absolue c'est le bonheur de notre enfant, c'est toutes ces batailles qu'on doit mener, toutes ces victoires à savourer, année après année.
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