
Depuis que Jajaja a fait sa première rentrée à l'école (en réalité la seconde mais la première a été tellement express que je ne la compte pas), j'emmène et je vais chercher mes enfants à l'école. Je sais que j'en parle souvent mais pour moi c'est un véritable exploit surtout quand je relis ce que j'écrivais il y a 6 ans. Je n'en ai pas honte, c'était mon état d'esprit du moment.
Je pense pourtant encore que c'était et que ce serait encore mon droit le plus strict de ne pas aimer emmener mes enfants à l'école mais avec le temps va tout s'en va, les angoisses, les peurs de ce qu'on dira de moi ou pas, les regards en coin, aujourd'hui je n'en ai absolument plus rien à faire.
Zozo n'y va plus a cause de ses horaires de boulot et parce que Jajaja lui, doit être récupéré à l'autre bout de la ville, du village, chaque jour,et me voila chaque matin, midi et soir devant le portail de l'école. Mon papa assure encore le trajet de 11h50, non pas parce que je ne veux pas y alleer moi même mais ça va beaucoup plus vite de rentrer en voiture afin que le Mistouflon ait assez de temps pour déjeuner et souffler un peu.
Je ne suis toujours pas de celles qui pensent que c'est destructurant pour un enfant de ne pas avoir son papa ou sa maman a l'heure de la sortie pour venir le chercher. On fait comme on peut souvent et pas forcément comme on veut. Mais peut être que des professeurs des écoles auront un bien meilleur avis sur la question que moi même.
Du coup, magie, plus personne ne me dit rien. Pas de " on ne te voit pas souvent" de " ah ça y est tu sors ton bébé", non rien de rien. Je ne dis pas que c'est fait avec méchanceté mais franchement pour moi qui ne m'occupe jamais des affaires des autres, c'était vraiment lourd à supporter.
Parce que je ne me sentais pas plus indigne à l'époque ou moins bien que celle qui amenait ses enfants a l' école toute l'année. L'essentiel pour moi n'était pas là, dans le m'as tu vu devant le portail ? Je me suis toujours occupé de mes fils, je les chérie, je les élève surement aussi bien qu'une autre, et ma présence a l' école ou pas ne représentait en rien un gage de qualité, genre je ne suis pas une mère AOC.
Aujourd'hui ça ne me gêne plus d'arriver un peu avant l'heure pour discuter devant le portail avec des gens que j'apprécie vraiment
J'arrive même à accompagner des sorties scolaires et à faire équipe avec d'autres parents,faire des ateliers pâtisserie à l'école avec un groupe de 6 enfants et à mener une recette à bien, à m'impliquer à ma mesure en donnant des livres par exemple.
Je surpasse à la fois mes peurs passées et ma timidité autant que je peux en tout cas.
J'aime les sourires et les bonjours échangés, je sens que ça me fait du bien, et je sens surtout que je suis libre de le faire ou pas. Je ne me force pas et je prends un réel plaisir à faire la route, à courir avec mon fils, un peu moins à lui dire de se dépêcher, à le regarder me faire au revoir par la fenêtre et à le retrouver pour qu'il me raconte toutes ses histoires extraordinaires de quelle histoire a raconté le maitre, qui a perdu son gant à la récré, que E n'est plus sa copine jusqu'au lendemain matin.
Mais tout au fond de moi, je sais pour l'avoir vécu moi même enfant qu'une scolarité réussie ou un épanouissement personnel a l' école ne passe pas forcement par le fait d' accompagner ou pas ses enfants chaque matin.
Je crois aussi qu'il ne faut pas le faire pour les mauvaises raisons du genre pour montrer aux autres parents qu'on est comme eux, qu'on existe : " Vous avez vu je suis là !!! Hey hey je suis là, je suis à l' école "
Ce temps là est bien fini et même si je suis sûre que des gens auront toujours un truc a dire sur la façon dont on est habillé, le chemin qu'on emprunte pour venir ou repartir, l'enfant qui a toujours un peu de chocolat au coin de la bouche lorsqu'il revient l'après midi ou le petit dernier qui n'a toujours pas de bonnet, ce n'est pas grave.
Je me fringue comme je veux, si j'ai envie de faire le tour de la terre pour arriver jusqu'à l'école parce que je veux profiter de la nature avec mon fils c'est mon problème, mon fils se nettoie la bouche avant de partir mais garde toujours une petite trace comme les grands gourmands et vu les température actuelles, le bonnet me semble parfois très surfait.
Rien ne saura venir gâcher ce plaisir, ces plaisirs, que je ne boude plus.
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