La semaine dernière, je lisais un article publié sur le site du journal Libération, écrit par un romancier jeunesse, au sujet des bobos et de tout ce que l'on véhicule sur eux. Bobos ou pas, je déteste les idées toute faites, les clichés, les jugements à l'emporte pièce.
Et quand on traine un peu, beaucoup, passionnément sur les réseaux sociaux, ça devient un peu comme le pain quotidien et c'est ce que je crois avoir le plus de mal à supporter, à égalité avec les trolls. Car autant je pense que l'on peut vivre de belles rencontres et de très bonnes choses via ce biais là, autant il y a toujours des gens qui ont quelque chose à redire et qui trop souvent tombe dans des généralités un peu trop faciles sur les uns ou les autres, et notamment sur les plus modestes d'entre nous.
Dans le désordre et pas dans ce qu'on peut qualifier du meilleur gout :
- LE RSA c'est une sacrée somme quand même !
- Enfin la prime de rentrée, les pauvres vont pouvoir s'acheter leurs écrans plats
- Comment peuvent ils acheter des steaks hachés surgelés, c'est dégueulasse
- Ils ont perdu leurs cerveaux devant TF1
- Ils ne regardent pas les films ou les séries en VO, normal ils ne parlent surement pas anglais
- A part Télé 2 semaines ils doivent pas lire grand chose
- Y en a beaucoup qui votent FN c'est sur
- Comment on peut s'habiller et se coiffer comme ça, c'est pas possible ma chérie !
- L'éducation bienveillante ils doivent pas connaitre, c'est plutôt le genre à mettre une rouste à leurs gosses
Et j'en passe, parce que je lis trop de choses, trop souvent, sans que les principaux intéressés ne puissent se défendre et ça me met trop souvent hors de moi cette image qu'on véhicule de la France d'en bas. Une espèce de populasse inculte, assistée, négligée, voir pire avec des mots employés que je n'ai même pas envie d'écrire ici.
Bien que n'ayant pas de gros moyens financier, je pense que je n'ai pas le droit de me plaindre, ce qui ne m'empêche pas de comprendre ceux qui ont beaucoup moins ou de ne pas fustiger ceux qui ont beaucoup plus.
Mais effectivement quand j'entends des gens qui disent que le RSA c'est une sacrée somme, j'ai envie de leur dire d'essayer de vivre avec 500 euros par mois alors qu'on a 58 ans et qu'on est au chômage depuis 5 ans.
Que l'allocation de rentrée scolaire est indispensable à certaines familles pour acheter cartables, fournitures, vêtements et peut être payer une activité extra scolaire.
Que quand on est une famille de 5 personnes on ne peut pas même si on préfèrerait le faire acheter ne serait ce qu'une fois par semaine 5 steaks hachés à la boucherie à 2 euros pièce alors qu'une boite de 10 mais surgelés ne coutera que 5 euros. Si cette famille consomme de cette manière là ce n'est pas parce qu'elle ne veut pas manger mieux ou acheter bio mais juste parce que son budget ne lui permet pas. C'est d'ailleurs la même chose pour les vêtements ou le coiffeur. 30 euros par mois pour aller se faire chouchouter la tête dans un budget serré ça n'a pas sa place, ça ne l'a même pas dans le mien car j'ai d'autres priorités à faire passer avant une coupe ou une couleur.
Le raccourci le plus facile comme quoi les gens pauvres ne sont pas cultivées est sûrement un de ceux qui m'énervent le plus. On peut regarder la télévision et ne pas s'être fait lobotomiser pour autant, aimer aller emprunter des livres à la bibliothèque même si on ne peut pas en acheter en librairie ou préférer regarder des films et séries en VF même si on parle couramment anglais,et c'est mon cas.
Quand au vote, je crois qu'on a eu la preuve que toutes les couches sociales de la population votent bleu marine aujourd'hui.
Comme cette légende que les moins fortunées feraient des enfants pour toucher les allocations et s'en occuperait beaucoup moins bien que des gens plus aisés. Différemment c'est sur, ils ne peuvent pas leur offrir les mêmes choses, mais moins bien ça n'est pas sur du tout. Si l'argent faisait de nous des hommes et femmes meilleurs ça se saurait.
J'ai tellement d'autres exemples en tête, et ça fait tellement longtemps que ce genre de choses m'agacent, comme les provinciaux qu'on sous titre au journal de peur qu'on ne comprennent pas ce qu'ils disent, les gens dont on se moque parce qu'ils n'ont surement pas pu aller longtemps a l'école et que ok ils font des fautes de français en parlant, j'ai envie de dire et alors ?
On ne peut pas tous être cadre, comme tout le monde ne peut pas être ouvrier, on a pas les mêmes passions, les mêmes moyens, les mêmes envies mais le dialogue pour moi n'est pas impossible.
Je crois que je suis presque prête à nuidebouter
Je ne suis pas du même milieu que beaucoup de gens avec qui j'échange virtuellement ou que j'ai pu rencontrer IRL et pourtant on discute, on dialogue, on échange, on rigole, on est d'accord souvent alors qu'on ne vit pas de la même manière au quotidien.
Les barrières c'est nous qui nous les fixons sûrement à tort, on se fait des idées, sur les uns, les autres, on a peur, de quoi je ne sais pas, mais je suis sûre qu'en se comprenant mieux il y aurait plein de richesses humaines à échanger.
Vivre ensemble en partageant nos différences.
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