En ce moment la météo n'est pas géniale par ici, une fois n'est pas coutume alors les balades avec les enfants se dont rares et si il y a des jours ou ça m'arrange parce que je traine une grosse flemme, d'autres fois ça me manque vraiment et ce Dimanche matin, quand j'ai vu que l'on pourrait enfin sortir le Mistouflon, Jajaja et moi j'étais ravie.
Le temps de finir ma galette des rois, d'habiller tout ce petit monde et on était parti vers notre colline, celle dont je parle si souvent, cet endroit dont on n'ignore rien.
Comme d'habitude nous avons grimpés le premier flanc, comme d'habitude et au même endroit le Mistouflon est descendu de sa poussette pour marcher tandis que Jajaja lui y a grimpé. J'ai appris au Mistouflon a mettre ses mains dans les poches parce qu'il avait froid, nous sommes allés voir les cheveux, et puis on a pris le chemin du grand champ qui surplombe la plaine.
C'est là que tout est allé très vite. Au départ les garçons couraient ensemble comme d'habitude et puis tout à coup, Jajaja a accéléré. Il le fait souvent, tres souvent mais il m'attend toujours et revient quand je l'appelle mais pas cette fois ci.
Malgré mes appels, mes cris même parce que je commençais vraiment à flipper qu'il ne se retourne pas, il a continué sa route. Heureusement il était facilement repérable puisqu'il portait une doudoune orange. N'empêche qu'a un moment donné, je ne l'ai plus vu du tout.
Et je criais, et je courais avec le Mistouflon sous le bras, la poussette dans l'autre main, m'époumonant en vain.
Ce moment ou je ne l'ai plus vu, c'est comme un gouffre qui s'est ouvert sous mes pieds et comment savoir ou aller quand on a trois chemins possibles, qu'on a tous l'habitude de les prendre, et surtout un petit garçon qui ne répondra jamais à mes appels.
J'ai flippé, j'étais tétanisé, comment savoir ou aller sans risquer de passer à côté de la bonne route, de là ou il était allé. Et j'ai perdu mon sang froid un quart de seconde puis je me suis repris. J'ai vite téléphoné a Zozo, à mon père et comme la colline n'est vraiment pas loin de la maison, trois minutes plus tard, ils étaient là.
Les jambes tremblantes et les yeux embués, j'ai pris le chemin qui descendait, tandis que Zozo a pris celui qui montait et mon père celui qu'on peut faire en voiture.
Essoufflée, vide, j'ai marché avec le Mistouflon dans sa poussette qui appelai son frere a tue tete tandis que deux minutes plus tard, Zozo l'avait retrouvé, dans le champ d'oliviers ou nous allions l'été.
Je crois que je n'ai jamais été aussi soulagé de ma vie, comme je crois que je n'ai jamais eu aussi peur. Les pires scénarios me sont passés par la tête et je m'en suis et m'en veux encore tellement même si je crois avoir fait tout ce qui était en mon pouvoir pour essayer de le rattraper.
Je me trouverai toujours pas assez rapide, pas assez efficace, n'ayant pas su gérer correctement mes émotions, moins que zéro d'avoir pu laisser mon fils m'échapper.
La confiance, l'habitude peut être de cette promenade qu'on a fait des centaines de fois a peut être fait baisser ma vigilance et ça n'aurait pas du.
Depuis Dimanche, j'avoue avoir du mal à m'en remettre, ressassant sans cesse ces cinq longues minutes de vide sans lui, culpabilisant de ne pas avoir réussi à le rattraper, me demandant si j'avais su gérer correctement cet instant de crise, si je pourrais encore l'emmener là haut avec nous.
Et avec l'idée que j'avais déjà que non, ça n'arrive pas qu'aux autres. On a beau avoir l'habitude, l'impression que rien ne peut arriver quand on est en terrain connu, qu'on maitrise la situation et que nous on est trop une wonder mum pour que ça se passe mal avec nos enfants, maintenant je sais que tout est possible.
Et que je ferai tout aussi pour que rien n'arrive plus jamais même si le risque zéro n'existe pas.
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