Il n'a pas de pardessus râpé mais souvent en été une paire d'espadrilles aux pieds. Il a la peau toujours mate mais plus les cheveux noirs et frisés, plutôt gris et éparses. Il est à peine plus grand que moi et ll a les yeux verts que j'ai toujours rêvé d'avoir sous les sourcils les plus épais que j'ai jamais vu. Je sais j'exagère mais j'ai bien le droit puisque c'est mon père. Il se tient un peu voûté mais pas tant que ça, rentrant le ventre sous des t shirt un peu trop colorés que ma mère a choisi pour lui et qu'il déteste sans trop oser lui dire ou en lui disant.
Si il part faire une course on ne sait jamais a quelle heure il reviendra car il trouve toujours quelqu'un a qui parler. Il a quasiment vécu toute sa vie ici alors il est " connu dans le village " comme on dit par ici. C'est bien simple parfois, je dis même avec tendresse et sans moquerie aucune qu'il parlerait à un mur.
Il commence à se trouver trop vieux, à dire qu'il a la peau des bras qui pendouille et la vue qui baisse mais pour ses 72 printemps moi je le trouve encore très bien et toujours beau.
Je me souviens de lui rentrant du travail le visage rempli de plâtre mais arborant toujours un grand sourire, ce grand sourire qu'il a souvent maintenant avec ses petits enfants. Il faut dire qu'il a de la chance car les trois lui vouent un véritable culte qui rend ma mère jalouse je le sais même si elle ait comme si de rien n'était.
C'est le rigolo de la bande, l'avenant, le souriant, et la seule fois ou je l'ai vu piquer une colère lorsque j'étais enfant je m'en souviens encore.
Il est pudique, presque distant on pourrait croire parfois et pourtant je sais qu' il est toujours là pour moi. Un message, un coup de fil, et le voilà tantôt sur la route pour me dépanner quand le taxi ne peut pas venir chercher Jajaja, tantôt dans le jardin pour garder le Mistouflon ou Jajaja si j'ai un rendez vous ou je dois aller seule, le terme toujours là pour moi pourrait être son deuxième prénom, même si ça fait un peu long comme prénom.
Je sais qu'il s'en fait pour moi mais sans jamais trop osé me le dire, et puis parfois le petit mot qui fait que, celui qui me rappelle que je suis encore souvent bien trop dure avec lui. Je m'en veux souvent et pourtant je recommence, par pudeur peut être moi aussi, mais en sachant que je regretterai certaines paroles un jour.
J'aime ses valeurs, sa bonne humeur, et si je suis aussi comme je suis aujourd'hui, c'est grâce à lui, que j'ai des valeurs, que j'essaie de les transmettre à mes enfants, du mieux que je peux, avec le meilleur de ce que lui m'a donné.
Hier matin quand je lui ai offert son cadeau de fête des papas, je savais qu'il allait baisser les yeux, m'embrasser en me posant la main sur l'épaule et dire que c'était trop, qu'il ne fallait pas.
Mais si justement il fallait et bien plus que ça encore...
Plein de pensées pour Lexou et ses mots qui m'ont beaucoup touché...
Et la semaine prochaine, chez Alice, ici, et chez vous, il sera grand temps d'évoquer les projets de vacances : vous en avez ? un peu ? beaucoup? vous partez ou vous prenez enfin possession de votre "home sweet home"?
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