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J'avais 20 ans et jamais je ne serai sorti sans être coiffé correctement. Je n'ai jamais été très coquette mais j'aimais beaucoup mes cheveux il y a 20 ans. Pas de fer à lisser, pas de laque mais quelques mèches blondes et une belle longueur.
La vérité, c'est que j'ai toujours rêvé de me faire couper les cheveux très court, à la manière de Jane Seberg . Ce que cette fille dégageait bon sang... Mais je n'ai jamais franchi le cap. Un front trop large, un nez trop busqué et un visage trop rond ont constitué durant des années mon Top 3 des bonnes excuses pour ne rien couper, pour ne pas faire de frange non plus.
Depuis ma plus tendre enfance j'ai avec mes cheveux une drôle de relation, surement liée à cette coupe façon Mireille Mathieu que mes parents m'ont imposé durant plusieurs années.
Cet été , j'ai commencé à me faire des chignons. Attention pas de ceux qu'on peut admirer sur des tutos youtube et qui selon moi mérite au moins quatre mains avant d'être réalisé correctement, par mes soins en tout cas.
Non moi je parle de mon mauvais chignon, celui que je réalise en 30 secondes chrono.
D'abord je brosse, puis je monte une espèce de queue de cheval puis je rabat un élastique bien épais tout autour. Il n'est pas mal fait, il n'est même pas laid et ne fais pas spécialement pas coiffé mais c'est mon mauvais chignon.
Ce mauvais chignon, que je n'ai d'abord porté qu'à la maison et que je j'arbore maintenant même pour sortir.
Celui qui fait dire aux autres mamans devant l'école que je devais être sacrément à la bourre ce matin.
Celui qui accentue encore un peu plus mes cernes et qui jette ma fatigue aux yeux du monde entier, en l'occurrence dans le cas présent d'une cinquantaine de parents d'élèves.
Celui qui m'a accompagné tout l'été parce que je n'arrive plus à me coiffer et que c'est une sacrée solution de facilité.
Celui que Zozo détestait et auquel il s'est habitué, finissant même par l'aimer, allez disons l'accepter.
Celui qui laisse apparaître mes cheveux blancs, souligne un peu plus mes rides, et fait cirer à mon visage que oui je vieillis.
Celui que je fais désormais sans même plus avoir besoin d'une glace, par habitude et par facilité.
Celui avec lequel mon fils me trouve belle.
Celui avec lequel ma voisine esthéticienne me trouve négligé.
Celui qui ne me rappelle ni ma mère, ni ma grand mère, elles qui ont toujours eu les cheveux courts
Celui qui est devenu comme un prolongement de moi même...
Devant l'école,mon fils,mon mauvais chignon et moi on reste en retrait. Je ne suis pas de celles qui attendent collées à la grille l'ouverture du portail de l'école, Zozo si.
Pourtant parfois j'approche du portail. Et alors que tout mon visage est à découvert, qu'on distingue mon front trop large, mon nez trop gros, mes joues trop rondes, je sais que je suis à ma place et que finalement je ne suis pas si mal avec lui, parce qu'il fait provisoirement partie de moi, de mon état d'esprit du moment, comme mes kilos en trop, comme ma petite mine, comme ce vernis rouge aux orteils que je ne quitte plus...
Et que finalement je crois que je l'aime plutôt bien...
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